L'Office national des statistiques affirme que 53 % de la population occupée ne sont pas affiliés à la sécurité sociale. Tayeb Louh rétorque en affirmant que ce taux ne peut s'appliquer aux salariés qui seraient «seulement» 27 % à exercer au noir. Même ainsi revu à la baisse, le taux demeure alarmant. Rencontré à Club-des-Pins en marge du Sommet du Nepad, Tayeb Louh a tenu à lever l'équivoque qui, selon lui, entoure les données communiquées par l'ONS.rendues publiques la semaine dernière et concernant le nombre de travailleurs au noir à travers le pays. Sans remettre clairement en cause le taux de 53.1 % de travailleurs non affiliés à la sécurité sociale, le premier responsable du secteur précise néanmoins que ce taux ne peut s'appliquer aux salariés qui ne sont, en fait, «que 27% à ne pas être déclarés». Contacté pour avoir de plus amples détails, M. Zaïdi, directeur de la recherche au sein du département de Tayeb Louh, abonde dans le même sens et fait remarquer que l'étude menée par l'Office national des statistiques a englobé l'ensemble de la population occupée, soit les travailleurs, les employeurs, les indépendants, les artisans, les apprentis et même ceux qui exercent dans le secteur informel. Selon lui, le nombre global de travailleurs arrêté en octobre 2006, tous secteurs confondus, est de 5 194 000 dont 2 950 000 exerçant en qualité de permanents et plus de 2 244 000 non permanents. Quelque 185 000 stagiaires ont été en outre recensés. A la même période, ajoute-t-il, il ressortait des données de la Caisse nationale de la sécurité sociale que 3 749 730 travailleurs étaient affiliés à la caisse. La différence entre les deux chiffres, (un peu plus de 1 395 000), constitue la proportion de travailleurs exerçant au noir, donc non déclarés à la sécurité sociale, soit un taux qui avoisine les 27%. Ce qui reste, de l'avis même de M. Zaïdi, un taux non négligeable puisqu'il s'agit de près de 1.5 million de salariés qui vivent dans l'incertitude car dépourvus de toute couverture sociale. Le responsable ajoute que cette situation est hautement préjudiciable pour la Caisse nationale de sécurité sociale et la Caisse des retraites. Un simple calcul permet, en effet, de déduire que les deux caisses enregistrent chaque année un manque à gagner s'élevant à plusieurs milliards de dinars. D'où la nécessité de tout mettre en œuvre pour combattre le phénomène. M. Zaïdi rappelle qu'à cet effet les mesures répressives à l'encontre des employeurs réfractaires ont été renforcées et que les agent de l'inspection du travail multiplient les sorties sur le terrain et appliquent la réglementation dans toute sa rigueur dès qu'une infraction est constatée. Il ajoute également que la loi nouvelle relative à la promotion de l'emploi promulguée en décembre dernier prévoit des mesures incitatives pour amener les employeurs à procéder systématiquement à la déclaration de leurs personnels.