Menace Plus de deux Juifs israéliens sur trois craignent de devenir minoritaires face à la population arabe si l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza se perpétue. Le cabinet de crise palestinien a tenu, mardi, sa dernière réunion sur fond d'incertitude quant à la composition du nouveau gouvernement élargi que le Premier ministre Ahmad Qoreï espère annoncer dans les prochains jours en dépit de divergences avec Yasser Arafat. M. Qoreï s'est, par ailleurs, dit prêt à rencontrer, sous conditions, son homologue israélien Ariel Sharon pour examiner les moyens de débloquer le processus de paix. Par ailleurs, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a quitté Moscou, mardi soir, à l'issue d'une visite de trois jours qui n'a apparemment pas permis de surmonter les divergences avec le président russe Vladimir Poutine sur la «feuille de route», un plan de paix international pour le Proche-Orient. Vladimir Poutine a fait état de «l'intention de la Russie de prendre une part active au règlement de la situation au Proche-Orient». Le Premier ministre israélien s'y est dit favorable tout en affirmant que la Russie devait renoncer à son projet de faire adopter la «feuille de route» par le Conseil de sécurité de l'ONU. En outre, selon un sondage publié mardi, les Palestiniens se disent satisfaits, dans leur majorité, de l'action de Yasser Arafat à la tête de l'Autorité palestinienne. Au total, 48,6% des personnes interrogées se sont dit «insatisfaites» ou «plutôt insatisfaites» de l'action de M. Arafat, selon ce sondage d'un institut palestinien. M. Arafat reste toutefois la personnalité politique à laquelle les Palestiniens font le plus confiance : avec 26,1%, il devance le guide spirituel et fondateur du Hamas, Ahmad Yassine (11,2%), et un autre chef du mouvement intégriste, Abelaziz Al-Rantissi (4,4%). Selon un autre sondage publié mercredi et réalisé par le Centre d?études de la paix de l?université de Tel-Aviv, plus de deux Juifs israéliens sur trois craignent de devenir minoritaires face à la population arabe si l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza se perpétue. 67 % des personnes interrogées au sein de la population juive disent craindre un tel scénario, contre 24 % de l'avis contraire et 9% sans opinion. Dans ce contexte, 78% des Juifs israéliens interrogés sont en faveur d'une séparation et d'une création d'un Etat palestinien aux côtés d'Israël contre 6% en faveur d'un Etat commun. Selon les projections démographiques, il y aura, en 2005, autant de Juifs que d'Arabes en Israël et dans les territoires occupés (près de six millions de Juifs et six millions d'Arabes, y compris les Arabes israéliens) et la population juive sera nettement minoritaire en 2010.