Avec l'intervention de l'Etat qui accorde une subvention conséquente à Giplait, l'approvisionnement devrait se normaliser. Mais ce ne serait là qu'une solution provisoire. En effet, le groupe Giplait qui détient 60% du marché est en rupture de stock. C'est pourquoi l'état a décidé de lui accorder une subvention de 10,6 milliards de DA. Miloud Boutaba, le SG du ministère des Finances, a rassuré les consommateurs que «le prix du sachet de lait sera maintenu à 25 DA». Le marché reste quand même perturbé par la flambée des prix de la poudre de lait sur le plan mondial, la tonne avoisinant actuellement les 3 000 dollars. Toutefois, Miloud Boutaba a indiqué que «la subvention accordée par le Trésor à Giplait est une mesure immédiate pour approvisionner le marché». Cette subvention, a-t-il expliqué, permet de financer «le différentiel entre le prix de revient réel à 36,9 DA et le prix administré de 23,5 DA». Ces chiffres révélés permettent de savoir que l'Etat soutiendra le sachet de lait même si le prix de la poudre continue sa hausse, mais jusqu'à une certaine limite car «si cette flambée devait durer dans le temps, les prix seraient ajustés», a précisé Miloud Boutaba. Ce dernier a indiqué «qu'il existe 3 ou 4 tarifs de lait en poudre sur le marché international d'autant qu'il y a beaucoup d'importateurs sur le marché national». Le seul remède selon lui est l'institution de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) qui devra prendre plus tard le relais de Giplait pour «la prise en charge et la régulation du marché de l'importation de la poudre de lait qu'elle soit faite par le public ou le privé». Pour maîtriser la situation, un comité interministériel (commerce, agriculture et finances) veille actuellement à suivre de près le marché fortement perturbé ces derniers temps. «Les pouvoirs publics doivent s'assurer que la production du lait est destinée uniquement à la fabrication de lait en sachet au même prix.» A cet effet, l'Etat compte renforcer son contrôle sur la collecte et la production de lait cru après avoir constaté que «des milliards de centimes ont été accordés dans le cadre du soutien à la production».«On va aller sur place pour contrôler si ces subventions ont effectivement amélioré la production», a fermement déclaré le SG du ministère des Finances. Une autre mesure concernera le contrôle direct de la distribution aux consommateurs afin de prévenir la spéculation sur un produit stratégique. A rappeler que la facture de l'importation de lait en poudre est estimée à 600 millions de dollars. Les besoins annuels du marché sont estimés à 2,7 milliards de litres. La colère du privé l Suite à la décision de l'Etat de soutenir uniquement le groupe Giplait, les producteurs privés ont manifesté leur colère. Abdelwahab Ziani, président de la Fédération agroalimentaire de la Cipa, s'est interrogé «pourquoi faire bénéficier les entreprises publiques et priver le secteur privé qui contribue aussi à l'alimentation du marché ?» Se prononçant sur la crise du secteur, il a précisé que «cette crise a été derrière la fermeture de 40 usines jusque-là et la mise à l'arrêt de 5 000 travailleurs».