Révoltant n M. Djekhnoun s'est dit outré par le comportement de certains concitoyens dans les cimetières. «Les gens ne respectent même plus ces lieux saints.» «Des immondices sont jetées n'importe où même sur les tombes. Des jeunes sans scrupule y viennent consommer des stupéfiants ou boire de l'alcool, des couples s'y donnent rendez-vous sans aucune pudeur ou respect ni pour les vivants ni pour les morts.» Ces dires ont été confirmés lors d'une visite effectuée au cimetière d'El Alia. Mohamed Oukili, chef de secteur et doyen du cimetière (il y est depuis 1979), nous dira amer que «les choses ont bien changé. Nos cimetières sont devenus des lieux de détente et de villégiature. Les familles y viennent chaque week-end pour la journée avec leurs enfants. Elles ont même construit des chaises en parpaing à côté de la tombe du défunt, ce qui est aberrant. Les bambins courent partout et jouent au ballon. Il y a même des jeunes qui viennent en groupe faire des exercices physiques, et du jogging entre les cercueils sans aucun respect pour les morts. Des femmes habillées sans aucune pudeur errent entre les carrés. Quant aux immondices jetées carrément sur les tombes, il faut savoir qu'on ramasse deux à trois camions de bouteilles en plastique, de chiffons, de jerricans, et autres emballages par semaine. Nos agents ont beau intervenir et réprimander les gens, rien n'y fait. Ils sont littéralement rabroués et des fois même ils se font insulter». Ailleurs, sur les escaliers du cimetière d'El-Kettar, des marchands exposent leurs articles à la vente faisant du cimetière un souk. Alors que la visite des morts doit se faire selon des principes connus par tout le monde. On salue les morts en entrant au cimetière, prie pour eux et récite la «Fatiha» sur la tombe du parent mort, on reste un petit moment sans déranger la quiétude des morts et on sort calmement, les gens doivent s'habiller correctement par respect pour les morts et avoir un comportement digne». Un autre phénomène constaté sur ces lieux, c'est le nombre impressionnant de mendiants qui s'y entassent tous les vendredis matins. «Ces gens profitent des sentiments de tristesse des citoyens. On les voit arriver le matin, descendre des voitures qui viennent les chercher à midi, lorsque le cimetière se vide de ses vivants. Ceci est devenu un commerce, comme celui de la vente illégale de l'or à Oued Knis aux Ruisseaux, des femmes mendient et elles sont surveillées par des hommes assis au loin épiant leurs faits et gestes», nous dira M. Djekhnoun. Cela dit, et d'après les différentes personnes rencontrées au cimetière d'El-Alia, les choses ont évolué favorablement depuis quelque temps, en particulier depuis le débroussaillement de la zone intérieure du cimetière qui faisait office de point de ralliement des drogués et des couples.