Au fil des ans, les Aksil, Chenoune et Khmies, les trois grandes familles de Boufarik, ont gagné en notoriété jusqu?à être connues et reconnues dans les régions avoisinantes d?abord et à travers Alger et les autres villes ensuite. Ces confectionneurs de zlabia ont transformé leurs maisons en échoppes, mais seulement pour le ramadan. Pas question de rater l?unique occasion de perpétuer une vieille tradition familiale, une question de nif et d?orgueil. Et c?est cet orgueil qui fait transcender les membres de chacune des trois familles. Cette dernière génération garde encore à l?oreille les incantations d?une rivalité légendaire. Qu'est-ce qui fait le charme de cette belle guerre ? L'histoire et la légende. Dans ce vieux Boufarik pittoresque, les temps anciens se mêlent à l'air du temps grâce, peut-être, à trois noms dont l?aura est quelque peu ternie depuis quelques années par des «intrus» qui comptent usurper la paternité de la «Boufarikoise». Celle-ci garde jalousement son cachet originel, mais a peur d?être une zlabia qui pourrait ressembler à toutes les autres. Une zlabia quelconque après avoir été, pendant plus d?un siècle, majestueuse.