Percée n Dans un premier temps, les réformateurs saoudiens proposent que la moitié des 150 membres du Conseil consultatif, une assemblée désignée, soit élue. Si l'information se confirme, ça serait une première dans le royaume wahhabite ultra-conservateur où la politique reste toujours un tabou. La nouveauté aussi c'est que même des femmes participent à ce mouvement réformateur. En effet, une centaine de Saoudiens ont appelé dans une pétition au roi Abdallah à établir une monarchie constitutionnelle dans le royaume saoudien, a annoncé lundi l'un d'eux. La pétition a été également adressée à 15 membres de la famille royale des al-Saoud, dont le prince héritier Sultan ben Abdel Aziz et au ministre de l'Intérieur. Les 99 signataires, se présentant comme «les défenseurs de la société civile», parmi lesquels cinq femmes, réclament «un Parlement élu par les citoyens adultes, hommes et femmes». Les signataires demandent la promulgation de lois pour «combattre la pauvreté» et une «redistribution équitable des ressources» du pays, premier producteur et exportateur de pétrole. Ils relèvent «les grandes disparités» dans la distribution des richesses de l'Arabie. Ils appellent à «reconnaître les droits stipulés par la charia qui garantissent la liberté d'opinion, d'expression et de réunion». Parmi leurs autres demandes figure la promulgation de lois sur les associations et sur l'indépendance de la justice. Les signataires appartiennent à différents horizons et comptent parmi eux une dizaine de personnes arrêtéees ou emprisonnées en 2004 pour avoir réclamé des réformes constitutionnelles dans le royaume. Trois d'entre-eux ont été emprisonnés pendant 17 mois avant d'être graciés en août 2005 par le roi Abdallah à son accession au trône après le décès de son demi-frère Fahd. «Nous pensons que le roi Abdallah est le plus grand partisan des réformes» en Arabie, a dit M. Harbi, se disant confiant que cette démarche aura, cette fois-ci, un écho après des autorités. «Nos demandes affirment la légitimité de la famille royale et se fondent sur l'action pacifique et publique pour bâtir un Etat moderne basé sur la constitution musulmane», a-t-il ajouté.