Résumé de la 49e partie n C'est au tour des proches des victimes d'apporter leur témoignage. L'une d'eux, qui n'avait pas une confiance absolue dans le médecin, a refusé d'accompagner son conjoint, ce qui l'a sauvée. Un couple, les Cadorel, est appelé à la barre. — Monsieur et madame Cadorel, dit le président, vous aviez pris contact avec le docteur Petiot dans l'intention de partir. — Oui, dit le mari. Comme beaucoup de gens, nous nous sentions menacés et nous tremblions chaque jour de nous faire arrêter et envoyer dans un camp de concentration. — Petiot vous est apparu comme le sauveur... — On nous l'a présenté tel quel. — Il vous a bien sûr demandé de l'argent ! — Oui, 90 000 francs... Pour nous faire passer en Argentine. Il disait que l'argent n'était pas pour lui mais pour les passeurs. La femme parle. — Il nous a demandé de préparer nos valises, de n'emporter avec nous que l'argent et les objets précieux, pour ne pas nous charger inutilement. — Cela ne vous a pas intrigués, votre mari et vous ? — Non, par contre, moi, j'ai été intriguée par les mains du docteur. Le président ne comprend pas. — Les mains de Petiot ? Qu'est-ce qui vous a paru de si bizarre dans ses mains ? La dame soupire. — Ses mains... elles étaient sales ! — Sales ? — Oui ! avec des croûtes de crasse. Je trouvais anormal qu'un médecin soit aussi malpropre... Je me suis dit que c'était louche ! — Et vous aviez persuadé votre mari de ne pas partir. — Oui... Et je crois que j'ai bien fait, n'est-ce pas ? Le président hoche la tête. Pas besoin de dire ce qu'il pense : il frémit rien qu'à l'idée que ce jour-là, le docteur Petiot, en recevant ses «clients», se soit lavé les mains.... Cadorel s'adresse à l'accusé. — Ce jour-là, vous vous rappeliez, vous m'aviez dit : «je vous ferai, à votre femme et à vous, des piqûres qui vous soustrairont au monde...» Je vois maintenant de quel genre de piqûre il s'agit... Des piqûres qui nous auraient tués, comme elles ont tué tant de victimes innocentes. Je peux dire que ma femme et moi, nous avons eu beaucoup de chance ! Le témoignage est poignant. Me Floriot tente de renverser la situation. — Il ne s'agit que d'allégations. Rien ne prouve que mon client allait faire disparaître ces personnes. Quant aux piqûres dont il leur a parlées, il s'agit de tranquillisants ! L'accusation contre-attaque. — Aucune des personnes «évadées» par Petiot n'est revenue... comment supposer que les Cadorel, s'ils avaient suivi Petiot, seraient revenus ? On peut vraiment dire qu'ils ont eu de la chance... une chance extraordinaire ! (à suivre...)