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Ainsi va la vie
Mon pire ennemi (1re partie)
Publié dans Info Soir le 25 - 10 - 2007

Caractère n Voilà des mots que la jeune médecin n'aime pas entendre…
«Vite, on apporte un blessé grave !»
Médecins et infirmiers s'activent, les uns poussant un chariot, d'autres préparant les sachets de sérum, les outils chirurgicaux…
«Préparez le bloc !»
Quelqu'un ajoute :
«C'est le fils d'une personnalité !»
C'est le genre de remarque qui fait horreur à Malika, jeune médecin qui travaille depuis moins d'une année dans ce grand hôpital de la capitale. Elle pense, avec raison, que lorsqu'il s'agit de santé, on ne doit tenir compte ni de la richesse ni du rang social : tous les hommes sont égaux devant la maladie et la mort !
L'ambulance arrive, gyrophare allumé et sirène hurlante. Les infirmiers se précipitent pour sortir la civière.
— Doucement !
Le chef de service est également là et donne des ordres. Pour que le chef de service se dérange, se dit Malika, il faut que le malade soit vraiment «important !»
On descend le blessé.
«Il est jeune !», se dit Malika. Encore un accidenté de la route, un jeune inconscient qui se grise de vitesse et de prouesses et qui, en fin de compte, rencontre la mort ! Celui-ci n'est pas mort, puisqu'il semble respirer, derrière le masque à oxygène. Difficilement, les yeux fermés, mais vivant. En revanche, il est tellement recouvert de sang qu'il est difficile de dire à quel endroit du corps il est blessé.
«Vite ! Vite !»
On pousse le chariot vers le bloc opératoire. Au même moment, un homme et une femme arrivent, en catastrophe.
«Mon fils !», hurle la femme.
Elle a juste le temps d'apercevoir le chariot qui s'engouffre dans le bloc opératoire. La femme veut entrer également. Les infirmiers l'arrêtent.
«Vous ne pouvez pas entrer, madame !»
— Laissez-moi, c'est mon fils ! Mon fils unique !
Son mari doit intervenir.
— Laisse, Louisa, on s'occupe de lui !
Il l'oblige à le suivre. Elle continue à crier.
— Mon fils ! Je suis sûre qu'il est mort !
— Non, non, il est vivant ! et les médecins vont tout faire pour le sauver.
Le chef de service vient vers le couple.
— Rassurez-vous, madame, j'ai fait appel aux meilleurs chirurgiens que nous ayons !
Et à l'homme.
— Monsieur B. votre fils est bien pris en charge !
Le sang de Malika ne fait qu'un tour : monsieur B. Voilà un nom qu'elle connaît bien, un nom qui fait partie de son histoire familiale ! (à suivre...)


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