Bras de fer n Parmi les revendications des enseignants, le départ pur et simple de la directrice de l'établissement. Plus des deux tiers des enseignants et personnels de l'école des sourds-muets de Baraki, dans la banlieue est d'Alger, sont en grève depuis 4 jours, en assurant toutefois le service minimum. Dénonçant leur situation socioprofessionnelle « critique », les contestataires, au nombre de 72, accusent également la directrice de l'établissement d' « abus de pouvoir et d'application de règles arbitraires contre les travailleurs qui font l'objet notamment de licenciement abusif et de poursuites judiciaires sans motif valable ». Aussi, revendiquent-ils son départ pur et simple de l'école. Parmi les autres revendications des grévistes, la reconnaissance par l'administration de la section syndicale ainsi que l'annulation de toutes les actions en justice engagées contre les travailleurs, au même titre que les décisions de résiliation des contrats des employés vacataires. Selon un représentant des travailleurs, la première responsable de l'établissement n'a pas hésité à recourir au licenciement de « 12 travailleurs contractuels et 8 autres vacataires ayant plus de 14 ans d'ancienneté ». Le syndicaliste affirme que l'unique motif de ces décisions extrêmes reste le soutien affiché par les travailleurs aux contestataires. La tutelle est également interpellée par les grévistes pour cesser « les pressions morales et les menaces, à respecter les travailleurs et à ouvrir les portes du dialogue pour leur permettre de soulever leurs préoccupations et trouver des solutions aux problèmes des élèves sourds-muets ». A propos de dialogue, une réunion pour désamorcer la crise a été tenue lundi entre les représentants des contestataires et une commission dépêchée par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. La réunion n'a pas permis, malheureusement de parvenir à des résultats concrets pour trouver des solutions aux problèmes soulevés, notamment sur le volet concernant le licenciement des travailleurs contractuels et des vacataires puisque ces derniers devaient, selon la décision de la commission d'enquête, réintégrer leurs postes mais des décisions de licenciement leur ont été signifiées en se rendant à l'école pour reprendre leur travail. De son côté, la directrice de l'établissement ne reconnaît pas la légitimité de l'action engagée par les travailleurs puisque, estime-t-elle, les représentants du syndicat exercent dans «l'illégalité» du fait qu'ils «n'ont pas tenu l'assemblée constitutive de la section syndicale de l'établissement et n'ont pas adressé de préavis de grève à l'administration conformément à la loi». Elle leur reproche également de ne pas avoir respecté la nécessité d'assurer un service minimum, ce que ces derniers récusent en affirmant que le service minimum est assuré depuis deux jours. La responsable fait remarquer également que les contestataires n'ont pas laissé de chance au dialogue pour régler les questions soulevées «qui ne sont pas d'ordre socioprofessionnel, mais plutôt liées à des divergences purement personnelles». Quant à son recours au licenciement pur et simple des grévistes, la directrice l'explique par la nécessité de «mettre en œuvre les mesures répressives contre les grévistes pour mieux prendre les choses en main», d'autant, ajoute-t-elle, qu'en vertu de la réglementation en vigueur, l'administration est habilitée à résilier les contrats signés avec les employés. La responsable ne ferme pas pour autant la porte du dialogue et appelle les contestataires à faire prévaloir les intérêts des élèves qui «ont des besoins spécifiques».