Mesures n Pour diminuer de l'ampleur du phénomène, les responsables en charge du secteur semblent opter pour la politique de la carotte et du bâton. Le projet de protection des personnes âgées est enfin au niveau du gouvernement et il sera prochainement soumis au Parlement pour approbation. Entre autres clauses comprises dans le nouveau texte, une peine d'emprisonnement, ainsi qu'une forte amende pour toute personne qui se serait rendue coupable de mauvais traitements à l'égard de ses parents. Le texte conçu conjointement par les départements de la Solidarité nationale et de la Justice, vise particulièrement à lutter contre le phénomène de l'abandon des personnes âgées par leurs enfants qui procèdent, le plus souvent, à leur placement, dans des centres d'accueil. Selon les explications du secrétaire général du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Khaldi Bouchenak, le Code pénal comporte des articles prévoyant la punition des actes de maltraitance envers les ascendants. La nouvelle loi permettra, en fait, l'application des peines prévues dans le Code pénal dans des cas précis d'abandon des parents qui s'apparenterait donc à un mauvais traitement. La rigueur de la loi sera particulièrement appliquée à ceux qui mettent les autorités devant le fait accompli en abandonnant, parfois en plein hiver, leurs parents devant les structures d'accueil. Le projet de loi est donc élaboré pour «dissuader les enfants d'abandonner leurs parents et leurs grands-parents et pour protéger et promouvoir les personnes âgées». avant de s'atteler à la confection du texte, les experts du ministère se sont d'abord penchés sur les raisons du phénomène en lançant une étude approfondie dans ce sens. Selon M. Bouchenak, les raisons qui poussent les gens à un tel comportement sont multiples et complexes, à savoir «les problèmes financiers, les difficultés sociales, les conflits conjugaux et l'exiguïté du logement» et, surtout l'impossibilité pour les enfants de prendre en charge leurs parents handicapés physiques ou mentaux. Outre ces mesures répressives, le ministère compte avoir recours à d'autres moyens afin d'endiguer, un tant soit peu, le phénomène. Ainsi, selon un cadre du département de Djamel Ould Abbas, il sera incessamment procédé à la mise en place d'un système d'encouragement de la prise en charge à domicile dans le cadre des «métiers du social». L'idée consiste à octroyer des microcrédits à des infirmiers, par exemple, où d'autres diplômés dans le domaine, pour pouvoir assurer, moyennant une rémunération, des services de prise en charge pour les personnes âgées, en leur de leur domicile même. La trouvaille ne manquera pas d'avoir des répercussions positives, d'autant plus que selon les résultats de l'étude précitée, la prédominance du phénomène de l'abandon des parents est constatée dans les foyers où les deux époux travaillent. Toujours dans ce cadre, la nouvelle loi, prévoit le relèvement de l'allocation octroyée pour la prise en charge de la personne âgée qui se situera désormais entre 6 000 et 12 000 dinars, la somme qui était allouée jusque là (1000 dinars), étant insuffisante pour une prise en charge adéquate de la personne âgée sur le plan vestimentaire, sanitaire et alimentaire. La nouvelle allocation ne sera, cependant, allouée qu'après étude de chaque cas. La mise en place de ces nouvelles dispositions permettra à tout le monde de trouver son compte. D'abord, la personne âgée qui ne sera pas contrainte de quitter son domicile, ses enfants dont la bourse sera sensiblement allégée et, surtout l'Etat qui débourse annuellement 48 millions de centimes pour la prise en charge d'une seule personne placée dans un centre d'accueil.