Etrangeté n Le 11 septembre à New York, le 11 mars à Madrid, le 11 avril à Alger… les adeptes de Ben Laden semblent particulièrement fascinés par le chiffre 11. Dans les minutes qui ont suivi les deux attentats d'hier à Alger, soit bien avant la revendication formelle, survenue dans l'après-midi, par le mouvement Al Qaîda, les analystes y ont déjà reconnu la griffe de la branche locale de la nébuleuse d'Oussama ben Laden. D'abord pour le procédé utilisé. Des véhicules bourrés d'explosifs, conduits par des kamikazes, et qui foncent droit sur leurs cibles. Soit un mode opératoire qui porte la marque de fabrique exclusive de l'organisation tentaculaire. La déduction est confortée quand on sait que l'unique organisation terroriste encore en activité, ou du moins la seule à disposer encore d'une capacité de nuire non négligeable, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, a prêté allégeance, il y a quelques mois, au richissime saoudien tout en changeant de dénomination pour devenir l'organisation Al Qaîda au pays du Maghreb islamique. Survenant de surcroît deux jours après une violente attaque contre une unité de l'ANP à Aïn Defla ayant fait une dizaine de morts parmi les militaires, au lendemain d'attentats, toutes proportions gardées, similaires dans la capitale économique du royaume du Maroc et au moment où les forces combinées de l'armée et des GLD resserrent l'étau sur les émirs retranchés sur les hauteurs d'Amizour, dans la wilaya de Béjaïa, les attentats contre le Palais du gouvernement et le commissariat de Bab Ezzouar ne laissent quasiment plus de doute quand à leurs instigateurs. D'autant plus qu'il est difficile de ne pas relever cette curieuse coïncidence : les deux attaques ont lieu un 11 avril. Une date qui n'a rien de particulier si d'autres attentats, autrement plus meurtriers, n'avaient pas été commis à travers le monde le… onzième jour du mois. Il y a eu d'abord les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles de New York qui ont révélé au monde le personnage d'Oussama Ben Laden. Quelques années plus tard, c'est au tour de la capitale de l'Espagne, dont les troupes étaient engagées dans la guerre en Irak, d'être frappée par un attentat d'une rare violence, précisément le… 11 mars 2004. Les adeptes d'Al Qaîda semblent particulièrement fascinés par le chiffre 11, puisque avant de s'attaquer au siège du gouvernement algérien en ce 11 avril 2007, un des leurs a pris le soin de se faire exploser dans un cybercafé de Casablanca un mois auparavant, soit le… 11 mars Dernier. Le chiffre 11 revient également dans la chronologie des attentats qui ont ébranlé la capitale algérienne une décennie durant. Le 11 février 1996, un véhicule piégé explose devant le siège de l'APC de Bab El Oued faisant 43 blessés. Le 11 novembre de la même année, 11 citoyens trouvent la mort à Tixeraïne dans un attentat similaire. Enfin, le 9 janvier 1997 les services de sécurité évitent un véritable carnage en désamorçant… 11 bombes destinées à exploser dans les lieux publics à travers différents quartiers d'Alger. Curieux…