On voudrait lier une certaine magie à ce chiffre 11. Néanmoins, cela ne donne pas un caractère mystique aux crimes contre l'humanité commis par Al Qaîda. Macabre, le chiffre 11? Oui. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, qui ont visé les tours jumelles de New York et le siège du Pentagone à Washington, la sinistre organisation Al Qaîda, dirigée par Ousama Ben Laden, a voulu faire du chiffre onze un chiffre fétiche. C'est un peu sa signature. Sa marque de fabrique, si on peut dire cela d'une organisation qui ne sait que détruire et semer la mort et la désolation. Reprenons le fil de ce film macabre: le 11 mars 2004: les attentats de Madrid ont fait 209 morts. C'est l'attentat le plus sanglant depuis ceux du 11 septembre 2001. Il y eut ensuite un autre 11 mars, c'est celui de Casablanca, au Maroc, en 2007. L'attentat suicide du Palais du gouvernement à Alger a eu lieu le 11 avril 2007, et celui de Lakhdaria s'est produit le 11 juillet 2007. S'agissant de ces derniers attentats qui ont visé des symboles de l'Etat, en Algérie, (commissariats, casernes, siège de l'Exécutif), c'est le nouveau mode opératoire qui retient l'attention; le phénomène des bombes humaines, qui a longtemps épargné l'Algérie, depuis l'attentat du boulevard Amirouche qui avait visé le commissariat central, est un phénomène inquiétant. Un site Internet s'est ingénié à montrer toute l'importance de ce chiffre dans les attentats kamikazes: ainsi d'après lui, New York est l'Etat numéro 11 des Etats-Unis. Les tours jumelles vues de haut évoquent par leur forme le chiffre 11. Les trains de Madrid étaient programmés pour sauter à leur entrée en gare, au moment où ils se croisent (un 11 vu du dessus). Sans aller jusqu'à incriminer Nostradamus, il y en fait de la part de l'organisation terroriste Al Qaîda, la volonté de frapper les esprits. C'est toujours cette idée de vouloir semer la terreur et la crainte dans le coeur des gens. Malheur à ceux qui se laissent impressionner, n'est-ce pas? Mais c'est vrai qu'il y a trop de coïncidences, et que les activistes d'Al Qaîda voudraient exploiter le filon lié au chiffre 11, depuis les attentats du World Trade Center. Ce qui fait que non seulement, les affidés d'Al Qaîda, leurs hommes de main, fabriquent des bombes et assassinent des êtres humains, mais en plus, ils se prennent pour Nostradamus, en essayant de faire coïncider leurs actes malfaisants avec un chiffre, en l'occurrence le chiffre 11. Ils voudraient qu'y soit attachée une certaine magie, voire une certaine idéologie numérale. On peut également parler, s'agissant de l'Algérie, du mardi noir. Pendant la décennie 90, de nombreux attentats furent commis le mardi. Pourtant, il y eut des dizaines d'attentats et de massacres qui ne furent pas commis un mardi. On va nous dire que le GIA n'a rien à voir avec Al Qaîda, fut-il le Gspc. L'organisation de Ben Laden va donc se prévaloir d'une certaine mystique quasi religieuse. Qu'est-ce à dire? On sait déjà qu'Al Qaîda fait accroire qu'elle est pour un Islam plus pur, plus radical. L'Islam, on sait ce que c'est: c'est une religion qui est vécue par des centaines de millions d'êtres humains, dans les cinq continents, et qui vivent leur foi dans la sérénité, la tolérance, l'amour du prochain et de l'humanité. Ils sont contre toute forme de violence, d'injustice, et ils n'ont rien en horreur autant que le fait de faire couler du sang, et de voir des larmes aux yeux d'une mère. Telle n'est pas la conviction des gens d'Al Qaîda, qui pensent exactement le contraire. Les attentats suicides commis en Algérie ont été généralement actionnés à distance. Cela ne diminue pas pour autant leur dangerosité. Mais de là à vouloir construire toute une mystique autour du chiffre 11 pour donner une certaine auréole à Al Qaîda, il faut vraiment être simple d'esprit. Si cette organisation tue des innocents en essayant de mettre à genoux tout un pays, tout un peuple vaillant qui s'est toujours battu pour sa liberté et pour le triomphe des droits de l'homme, elle aura beau s'entourer d'une mystique à la Nostradamus, cela ne change rien au caractère nauséabond de ses crimes et de ses massacres, que le bon sens, la justice, et l'Islam condamnent. Ben Laden aura beau se draper dans le burnous de la belle religion du prophète Mohamed (Qsssl), les musulmans du monde entier savent à qui ils ont à faire. Sa mystique macabre ne tient pas la route.