Résumé de la 120e partie n Seamus est le suspect d'office dans l'assassinat de son ex-femme. Ruth engage un avocat pour le défendre. L'inspecteur O'Brien le fixa, l'air revêche. «Non. Pas pour le moment. — Par conséquent, M. Lambston est libre de s'en aller, n'est-ce pas ?» O'Brien soupira :«Oui.» Seamus avait été convaincu qu'ils allaient l'arrêter. N'osant croire ce qu'il venait d'entendre, il pressa ses paumes sur la table et se souleva péniblement de la chaise. Il sentit la main de Robert Lane prendre son bras et le guider hors de la pièce. Il entendit Lane dire : «Je veux une copie de la déclaration de mon client. — Vous l'aurez.» L'inspecteur Gomez attendit que la porte se referme, puis se tourna vers son collègue : «J'aurais bien aimé boucler ce type.» O'Brien sourit, d'un petit sourire sans joie : «Patience. Nous devons attendre les résultats du labo. On a besoin de vérifier l'emploi du temps de Lambston le jeudi et le vendredi. Mais il y a une chose de certaine, c'est que nous aurons une mise en accusation par le grand jury avant que Seamus Lambston ne puisse se réjouir de ne plus verser de pension à son ex.» Lorsque Neeve, Myles et Jack regagnèrent l'appartement, il y avait un message sur le répondeur. Myles pouvait-il rappeler le préfet de police Schwartz à son bureau ? Herb Schwartz habitait Forest Hills, «comme quatre-vingt-dix pour cent des préfets de police», expliqua Myles à Jack Campbell en décrochant le téléphone. «Si Herb n'est pas en train de s'affairer dans sa maison un samedi soir, c'est qu'il est arrivé quelque chose d'important.» L'entretien fut bref. Lorsque Myles raccrocha, il dit : «L'affaire parait réglée. A la minute où ils ont commence à interroger l'ex-mari, il s'est mis à pleurer comme un bébé et a demandé un avocat. Ils ne mettront pas longtemps à rassembler suffisamment de preuves pour l'accuser. — Tu veux dire qu'il n'a pas avoué, dit Neeve. C'est ça, n'est-ce pas ?» Elle alluma les lampes sur la table jusqu'à ce que la pièce fût baignée d'une chaude lumière tamisée. Lumière et chaleur. Son esprit aspirait au réconfort après avoir assisté à la dure réalité de la mort. Elle ne parvenait pas à éliminer le pressentiment d'une menace autour d'elle. Depuis l'instant où elle avait vu les vêtements d'Ethel étalés sur cette table, le mot linceul dansait dans sa tête. Elle en était arrivée à se demander ce qu'elle-même, Neeve, porterait le jour de sa mort. Intuition ? Superstition d'Irlandaise ? L'impression que quelqu'un marchait sur sa tombe ? Jack Campbell la regardait. Il sait, pensa-t-elle. Il sent que ce n'est pas uniquement une question vestimentaire. Si Ethel avait donné au teinturier le chemisier qu'elle portait habituellement avec le tailleur, elle l'aurait automatiquement remplacé par celui qui allait avec l'ensemble. C'est ce qu'avait fait remarquer Myles et toutes les réponses qu'il apportait avaient un sens. Myles. Il se tenait devant elle, les mains posées sur ses épaules. «Neeve, tu n'as pas écouté un seul mot de ce que j'ai dit. Tu m'as posé une question et j'y ai répondu. Que se passe-t-il ? — Je ne sais pas.» Neeve eut un pauvre sourire. «Ecoute, cette journée a été atroce. Nous devrions prendre un verre». Myles scruta son visage. (à suivre...)