Concert n L'ambiance était telle que la Coupole s'est transformée, le temps d'une soirée, en une hadra, où les gens ont dansé et sont entrés en transe. Ils étaient, jeudi, près de 4 000 spectateurs à la Coupole à assister au dernier concert du groupe légendaire Gnawa Diffusion. Les dates d'Algérie (le 18 à Annaba, le 19 à Alger et le 20 à Oran) s'inscrivaient dans une tournée d'adieu que les membres du collectif ont tenu à effectuer. C'était un adieu fort en émotion et marqué par de grands instants d'euphorie et surtout de souvenirs. La salle, et sur la scène et sur les gradins, était comble : la foule s'agglutinait, s'agitait, fourmillait autour du podium, et dans les gradins elle s'engouait de cette tension gnawi. Tous s'en imprégnaient jusqu'à l'ultime extase. L'ambiance était telle que la Coupole s'est transformée, le temps d'une soirée, en une hadra, où les gens ont dansé sont entrés en transe. La première partie était assurée par le collectif gnawi Djmaoui Africa, un groupe algérien qui fait dans la tradition gnawa, tout en prenant le soin d'opérer une belle alchimie entre la traditionnelle musique gnawa et entre résonances modernes. Il y a en effet dans sa musique, une musique se voulant éclectique, un beau mélange de sonorités locales et étrangères : du gnawi associé à d'autres influences musicales, telles que le jazz, le reggae… Même si Djmaoui Africa s'est nettement distinguée d'une belle performance musicale, le public, davantage enflammé, de plus en plus excité, et en pleine transe, ne cessait de réclamer l'idole du collectif Gnawa Diffusion : Kateb Amazigh. Il criait, scandait l'appelait: «Imazighen, Imazighen, Imazighen…» C'était un appel continu, insistant et significatif. Il fallait attendre une heure, le temps que Djmaoui Africa ait fini sa prestation, pour que Kateb Amazigh apparaisse sur la scène ; à sa vue, la foule, nombreuse et compacte, redoublait d'applaudissements et de cris, de joie, d'entrain et d'euphorie. C'était un accueil non seulement chaleureux mais plein de ferveur et d'ardeur à son idole qui a marqué pendant plus d'une dizaine d'années l'imaginaire de chacun. Ainsi, Kateb Amazigh entamait aussitôt son concert, et il avait invité le public à le suivre dans cette aventure musicale, qui est la sienne, une liaison musicale qui, rebelle et indomptable à l'image même du chanteur, promettait d'être longue et chaude. Kateb Amazigh chantait. Sa voix grave, caverneuse avive les sens et amplifie la tension, et qui, associée à la musique qui, d'origine, est fortement rythmée et incroyablement impétueuse, donne lieu à une ambiance fougueuse et pleine et à chacun de ses morceaux, le public, enfiévré, redoublait d'intensité, d'entrain et de passion.