Résumé de la 3e partie n Après avoir donné un coup de pied, très fort, à son avare de patron, le jeune géant qui s'était fait compagnon forgeron s'empara de la plus grosse barre de fer qu'il pût trouver dans la forge et continua sa route. Un peu plus loin, il arriva à une ferme et demanda au fermier s'il n'avait pas besoin d'un maître valet. «Oui, dit le fermier, il m'en manque un. Tu m'as l'air d'un vigoureux gaillard, qui entend déjà la besogne. Mais combien veux-tu de gages ?» Il répondit qu'il ne demandait pas de gages, mais le pouvoir de donner tous les ans au fermier trois coups que celui-ci s'engagerait à recevoir. Le fermier fut ravi de ce marché, car c'était encore un avaricieux. Le lendemain matin, il fallait aller chercher du bois dans la forêt ; les autres valets étaient déjà debout, mais notre jeune homme était encore couché dans son lit. L'un d'eux lui cria : «Lève-toi, il est temps ; nous allons au bois, il faut que tu viennes avec nous.» — Allez devant, répondit-il brusquement, je serai encore de retour avant vous.» Les autres allèrent trouver le fermier et lui racontèrent que son maître valet était encore couché et ne voulait pas les suivre au bois. Le fermier leur dit d'aller l'éveiller encore une fois et de lui donner l'ordre d'atteler les chevaux. Mais le maître valet répondit de nouveau : «Allez devant, je serai de retour avant vous. Il resta couché encore deux heures ; au bout de ce temps, il se leva, alla cueillir deux boisseaux de pois, et s'en fit une bonne bouillie qu'il mangea paisiblement, après quoi il attela les chevaux pour conduire la charrette au bois. Pour arriver à la forêt, il fallait prendre un chemin creux ; il y fit d'abord passer sa charrette, puis, arrêtant les chevaux, il revint par derrière et boucha la route avec un abatis d'arbres et de broussailles, si bien qu'il n'y avait plus moyen de passer, Quand il entra dans la forêt, les autres s'en retournaient avec leurs charrettes chargées. Il leur dit : «Allez, allez toujours, je serai à la maison avant vous.» Et, sans pousser plus loin, il se contenta d'arracher deux arbres énormes qu'il jeta sur sa charrette, puis il prit le chemin du retour. Quand il arriva devant l'abatis qu'il avait préparé, les autres y étaient arrêtés et ne pouvaient pas passer. «Eh bien ! leur dit-il, si vous étiez restés comme moi ce matin vous auriez dormi une heure de plus, et vous n'en seriez pas rentrés plus tard ce soir.» Et comme ses chevaux ne pouvaient plus avancer, il les détela, les mit sur une charrette, et, prenant lui-même le timon à la main, il entraîna tout cela comme une poignée de plumes. Quand il fut de l'autre côté : «Vous voyez, dit-il aux autres, que je m'en tire plus vite que vous.» et il continua son chemin sans les attendre. Arrivé dans la cour, il prit un arbre dans sa main et le montra au fermier, en disant : «N'est-ce pas une jolie bûche ?» Le fermier dit à sa femme : «C'est un bon serviteur ; s'il se lève plus tard que les autres, il est de retour avant eux.» (à suivre...)