Histoire n Le théâtre national a abrité, jeudi, la générale de Madinet el hob (la cité de l'amour). Ecrite et mise en scène par Abdelkader Tadjer et produite par Bouâlem Aïssaoui (de CIM audiovisuel), la pièce qui entre dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe», coïncide avec le mois du patrimoine. Elle s'articule en effet autour du patrimoine matériel et immatériel. A caractère historique et relatant en douze tableaux des situations inspirées de l'époque de la présence ottomane en Algérie, elle raconte le patrimoine et la culture de la ville d'Alger. Cette fresque théâtrale est racontée sur une durée de quatre siècles, allant du XVIe, avec l'arrivée des frères Barberousse, au XIXe, fin de la régence d'Alger avec le dernier dey : dey Husseïn. D'une période à l'autre, Alger est dite dans son authenticité et sa véracité historique : avec son architecture, ses couleurs, ses noms (la nomination des lieux), ses gens, ses chants, ses croyances, ses mystères et ses légendes. «La pièce raconte la ville d'Alger, et cela à travers ses légendes et ses traditions, ses costumes et son architecture, sa musique et son histoire», a déclaré l'auteur de la pièce, ajoutant : «C'est une pièce à caractère historique.» «Il s'agit certes d'une fiction mais l'histoire se rapproche de l'authenticité historique», a-t-il expliqué. Pour sa part, Bouâlem Aïssaoui, le producteur, a dit : «C'est parce qu'elle s'inscrit de par sa thématique dans le patrimoine culturel national qui constitue l'axe d'effort principal de CIM audiovisuel» que j'ai accepté de la réaliser. Pour ce faire, nous avons dû déployer beaucoup d'efforts pour mettre en œuvre ce projet.»En effet, la pièce s'avère, de par la distribution et les moyens techniques, une grande production. Près d'une vingtaine de comédiens et comédiennes ont foulé les planches du théâtre. La pièce a également nécessité des efforts notamment au plan de la recherche et de la documentation. «Pour valider le texte du point de vue historique, nous avons fait appel à Belkacem Babaci, un fin connaisseur de l'histoire et de la culture orale et matérielle de la ville d'Alger.» Les efforts sont aussi visibles à travers les costumes et la musique. «Les costumes et les effets visuels renvoient à la réalité locale et historique. Pour ce qui est de la musique, il est question du répertoire musical spécifique à Alger. Il y a donc un souci permanent d'authenticité et d'historicité», a-t-il expliqué. Enfin, et pour finir, Abdelkader Tadjer a dit que «cette pièce a été écrite pour la mémoire», car pour lui, «la mémoire est chose capitale pour une société, elle est l'identité, la personnalité collective.» La pièce s'est révélée riche et substantielle en référents culturels, patrimoniaux et historiques. Mais le jeu, prosaïque, s'est révélé manifestement insuffisant. Il manquait de théâtralité. Les comédiens, pour certains, n'ont pas été à la hauteur de l'épopée historique. ?a tournait en dérision et à la parodie. Les personnages qu'ils incarnaient les présentaient, faute de stature scénique, d'une façon caricaturale. L'on ne peut retenir devant chacun d'eux notre rire. Si le texte est, lui, intéressant, la mise en scène, elle, reste, en revanche, plate et à la limite du scolaire.