Alger, El Djazaïr El Mahroussa, convoitée, haïe ou aimée, c'est toujours Madinet el Houb, avec son message de tolérance et d'humanisme... Les planches du Théâtre national algérien ont accueilli mardi dernier les comédiens de la coopérative culturelle CIM Audiovisuel pour présenter aux passionnés du 4e art, la pièce Madinet el Houb, s'inscrivant dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007». La pièce Madinet el Houb, écrite et mise en scène par Abdelkader Tadjer, dont la relation à la chose culturelle et artistique participe avec talent et sensibilité, à la mise en valeur de notre culture nationale, de notre identité et de notre rapport à l'universalité. Madinet el Houb, est une pièce à caractère historique, qui relate en douze tableaux des situations inspirées de l'époque ottomane en Algérie. Les situations dont les protagonistes sont des gouvernants redoutés, des personnalités du diwan ou de la cour, des représentants des puissances étrangères, des négociants, des gens du peuple où se côtoient les trois religions du livre, des captifs ou des étrangers anonymes ou illustres, témoignent, chacun à sa manière, d'un amour irrésistible pour la ville. Les événements se poursuivent jusqu'au coup de l'éventail et l'agression coloniale française de 1830 et qui allait nourrir un puissant sentiment de résistance. Celui-ci atteindra son apothéose au premier coup de feu libérateur de novembre 1954. Cette fresque théâtrale nous fera découvrir Alger du XVIe au XIXe siècle, période faste de la Régence d'Alger durant laquelle les plus puissants du monde étaient contraints de payer des droits pour pouvoir naviguer en toute sécurité dans les eaux de la Méditerranée. Evoquons, dans ce sens, la flotte américaine. D'ailleurs, George Washington, l'un des pères fondateurs de l'indépendance américaine, n'a jamais oublié la position de l'Algérie, consistant à reconnaître la souveraineté des Etats-Unis dès sa proclamation. Cette fresque théâtrale nous fera aussi découvrir Alger avec son architecture et ses couleurs. Une cité vivante, une médina avec ses mystères et ses légendes, comme celles de Sidi Ouali Dada, Sidi Bougdour et de Khadaouadj el Amia, le grand amour du Dey Hussein pour une princesse italienne, en passant par le célèbre écrivain Cervantès qui, dans sa grotte, à Alger, écrivait plusieurs pièces qui l'ont depuis propulsé dans le patrimoine universel. Cette pièce théâtrale s'inscrit de par sa thématique dans le patrimoine culturel national qui constitue l'axe d'effort principal de CIM Audiovisuel, qui a produit et réalisé de nombreuses oeuvres documentaires et de fiction sur les richesses matérielles et immatérielles de notre pays. Longtemps il a été ignoré ce que la nation a légué, il s'agit maintenant de reconstruire son histoire et son identité dont les valeurs cardinales sont la fraternité et la tolérance.