Selon Farouk Ksentini, les Américains ont dépêché un émissaire à Alger à ce sujet. Il n'exclut pas, en outre, la possibilité que ce soit là la première vague de plusieurs rapatriements. Le rapatriement de 7 Algériens sur les 25 détenus à Guantanamo est imminent. C'est ce qu'a indiqué, ce matin, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh), Farouk Ksentini, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Si «les Américains ont pris l'initiative d'en parler et de dépêcher un émissaire à Alger, c'est que les choses ne vont pas tarder à être concrétisées», a-t-il expliqué tout en faisant remarquer qu'il s'agit là «peut-être d'une première vague» de rapatriements. «Les autorités américaines ont dû choisir les cas les plus simples pour commencer, pour les faire suivre ensuite par les cas compliqués, il faut espérer qu'en ce qui concerne le reste de nos compatriotes qui sont encore emprisonnés à Guantanamo, les choses vont se dénouer bientôt», a encore souligné M.Ksentini qui refuse de parler d'extradition. Et pour cause : ces nationaux ne sont pas des gens «qui étaient recherchés en Algérie et qui se sont réfugiées aux Etats-Unis», mais des personnes «qui ont été détenues arbitrairement et par la force» par les Américains. De ce fait, il est de leur droit «d'être rapatriées et du devoir de l'Algérie de les accueillir», selon le président de la Cncppdh. A la question de savoir si ces détenus pourraient éventuellement bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale une fois rapatriés, M. Ksentini répondra en affirmant, «oui, sauf s'ils ont participé à des massacres collectifs, commis des attentats à l'explosif dans des endroits publics ou se sont livrés à des viols». Cela étant, «il est tout à fait normal que les services de sécurité ouvrent une enquête sur chacune de ces personnes une fois de retour au pays (…) Nous devons veiller sur notre propre sécurité même lorsqu'il s'agit de nos compatriotes», a-t-il poursuivi. De l'avis de M. Ksentini, ces prisonniers peuvent engager des procédures «personnelles» pour être rétablis dans leurs droits du moment qu'ils n'ont jamais été jugés. Le cas échéant, ils pourraient obtenir des dédommagements «importants». La Cncppdh «interviendra pour les soutenir moralement», a assuré l'invité de la Chaîne III.