Désillusion n Seulement, Hassi-Messaoud n'est pas le Houston du Texas, que voulaient bâtir les premiers responsables politiques. Hassi-Messaoud n'est plus l'oasis dorée des années de plomb. La ville la plus riche d'Algérie en pétrole et en gaz est victime de son contraste. La misère, les bidonvilles et l'incohérence urbaine font le quotidien des populations qui vivent dans des conditions effarantes de pauvreté. Comment est-on arrivé à cette situation sachant que le pétrole coule à flots dans cette région réputée pour ses richesses souterraines ? La réponse à cette question est bien trop complexe. Mais le fait est là, une floraison de multinationales pétrolières et gazières tracent leur périmètre de prospection de l'or noir. Elles engrangent des recettes dignes des seigneurs d'antan. Sonatrach et ses filiales ont, bien entendu, réussi à s'implanter, durablement, grâce aux efforts fournis par l'Etat durant les années post-indépendantes. Seulement, Hassi-Messaoud n'est pas le Houston du Texas que voulaient bâtir les premiers responsables politiques. C'est un rêve inachevé. Le projet d'édifier une cité pétrolière avec toutes les commodités est tombé à l'eau, car l'argent manquait à l'époque, et les multinationales ne voulaient pas s'y impliquer. Du reste, la ville est livrée à elle-même avec un chômage rampant, des conditions de vie indécentes et une pauvreté préoccupante. Pis encore, la ville est traversée par des pipe-lines qui font que le danger est permanent pour la sécurité des populations. Ce n'est que, récemment, que le gouvernement a décidé de transférer progressivement la population, notamment, celle qui pullule dans les bidonvilles crasseux, vers un autre site plus commode. Le chef de gouvernement veut, donc, apaiser les habitants désespérés de Hassi-Messaoud en leur annonçant que l'Etat ne les abandonnera pas. Mais ce projet, même s'il ne manque pas de ressources, devra prendre quelques années pour être concrétisé. En attendant, les habitants de Hassi-Messaoud doivent patienter. Pour les cadres et techniciens qui viennent du Nord, c'est l'aubaine de se faire une place au soleil doré de la cité. L'or noir attire beaucoup de monde, chacun y voit l'opportunité d'être grassement payé avec des avantages substantiels. En effet, l'Etat qui veut garder Hassi-Messaoud comme zone prospère pour le pétrole, de demain, n'hésite pas à mettre le paquet. Des permis d'exploitation sont donc octroyés aux plus nantis qui, à leur tour, s'enfoncent avec leur logistique et leurs équipements sophistiqués dans le sable de Hassi-Messaoud.