Hassen est l'un de ces jeunes algériens victimes des blondes européennes. Il avait échoué à son bac et a trouvé un emploi qui lui permet de vivre dignement dans son pays. Il voulait, donc partir en Europe et vivre le reste de sa vie dans le vieux continent. Un rêve qui hante la grande partie des jeunes d'aujourd'hui. Il avait une «amie» en Espagne, sa correspondante qui lui a promis le mariage et de l'embaucher dans l'entreprise gérée par son père. Au début, ils échangeaient des lettres et des cartes postales et puis, elle lui a donné son numéro de téléphone. C'était le tournant décisif. Hassen l'appelait presque quotidiennement. «J'ai dépensé pas moins de vingt millions de centimes au téléphone. La moitié du montant qui m'avait été laissé par mon père avant son décès. Avec l'arrivée de l'Internet, je passais une moyenne de deux heures par jour dans un cybercafé. Je lui envoyais tout ce qu'elle demandait…», raconte ce jeune kabyle de 38 ans, dont le rêve a pris fin un certain 30 juin 2002. Il devait la rencontrer à l'aéroport de Madrid. Les démarches de visas et le voyage lui avaient coûté tout l'argent qu'il possédait . «Je suis arrivé à l'aéroport de Madrid, plein d'espoir et de joie. Je l'ai attendue durant deux heures, mais elle n'était pas venue. Ma surprise était indescriptible lorsque je l'ai appelée au téléphone et qu'elle m'a dit que je n'avais qu'à retournér au pays …», ajoute notre interlocuteur. La blonde voulait finalement prendre sa vengeance, car un autre Algérien l'avait déjà trahie. «A mon insistance au téléphone, elle m'a dit qu'elle était désolée pour moi et que j'avais payé pour l'un de mes compatriotes…», se rappelle, amer ce jeune qui est aujourd'hui barman à Alger. Il regrette que les misérables conditions de vie des jeunes les poussent à vouloir, vaille que vaille, quitter le pays et qu'ils se trouvent dans la plupart des cas victimes des pratiques malhonnêtes des européennes. «Nous sommes devenus un jouet entre leurs mains… comme si notre pays était aussi pauvre que la Somalie… », regrette-t-il.