Expérimentation n Le théâtre national abritera, ce soir, la générale de «Les Derwiches» à la recherche de la vérité. Produite par Fen El-Khachaba, une association venue d'Adrar et créée en 1997 et qui, depuis, ne cesse d'œuvrer dans le 4e art en vue de renouveler l'expression scénique en apportant de nouvelles formes d'esthétiques, la pièce, adaptée de Ederrawiches (les Derwiches), un texte du Syrien Mustapha El-Halladj par Dalil Ahmed, et mise en scène par Nourredine Belghouti, raconte l'histoire d'un Derviche, perdu dans un monde qui, pour lui, n'a plus de sens, donc de repères, d'où la quête de la vérité. «En fait, la pièce raconte les préoccupations et les souffrances de l'humanité, notamment celles pâties aujourd'hui par les sociétés arabes», a indiqué lors d'une conférence de presse au théâtre national le metteur en scène, avant d'ajouter que «cette pièce a nécessité un travail d'adaptation» pour l'inscrire dans un contexte algérien. «D'un point de vue artistique, la pièce se veut une recherche ; c'est à un travail expérimental que nous l'avons soumis», a-t-il dit. Et d'expliquer : «Le but consiste à montrer et à mettre en scène notre patrimoine culturel, notamment populaire. Nous cherchons à faire employer le folklore et situer son rôle dans la culture.» Ainsi, l'association œuvre dans le théâtre expérimental dans lequel elle s'applique à employer manifestement et d'une façon fonctionnelle le patrimoine populaire d'Adrar. Il y a un souci de faire valoir l'identité populaire. «Notre patrimoine est divers et riche en traditions et en poésie», a-t-il dit, soulignant que l'ambition est de penser un théâtre différent de ce qui se fait ailleurs. «Nous travaillons de manière à faire un théâtre différent du théâtre classique. Le théâtre de l'association se veut non pas une autre manière d'approcher la scène et de la matérialiser à travers un jeu où s'exprime une dramaturgie, mais plutôt une rupture avec les anciens modes» Le metteur en scène a, ensuite, relevé que la pièce se veut certes une réflexion sur le patrimoine populaire et sa place dans la société, mais aussi un moment de délassement. «C'est un théâtre de divertissement que nous proposons au public», a-t-il dit. Ce divertissement apparaît dans la manière dont la culture orale est mise en situation. C'est une pièce colorée. Il a, d'autre part, indiqué que la pièce, qui est en rapport avec le soufisme, intègre l'expression corporelle. «Le corps agit sur la scène d'une manière récursive», a-t-il dit. Et d'estimer que l'expression du corps est un langage scénique, un langage à part entière, d'où son utilisation dans le jeu en vue de le compléter et l'étoffer.