Rencontre n Au deuxième jour du coup d'envoi de la semaine culturelle marocaine, la salle El Mougar a abrité hier une conférence de presse autour de la production cinématographique au Maghreb en général et au Maroc en particulier. Hamadi Guerroum, encadreur des films prévus à la projection cette semaine, qui a animé la conférence de presse, a brossé un tableau de la situation actuelle du secteur cinématographique dans cette région, estimant qu'il est en phase très appréciable de développement et de liberté comparativement niveau arabe. Il affirme, à ce titre, que l'Algérie et le Maroc sont devenus actuellement de vrais concurrents de l'Egypte et ce grâce à la volonté politique affichée par les deux pays, ce qui a permis aux professionnels du cinéma de mener une vague de changements tant sur le plan social qu'éthique visant à casser certains tabous. Il rappelle au passage que le taux de subvention des autorités marocaines au secteur est de l'ordre de 50 millions de dirhams, tout comme il a ouvert plus de 500 salles de cinémas. Toutefois, il n'a pas omis de revenir sur les difficultés menaçant l'avenir du secteur dans son pays et engendrées par le recul apparent du taux d'intérêt des téléspectateur par les films. «Plusieurs salles ont été fermées ou bien se transforment en des lieux pour d'autres pratiques», a regretté le conférencier, ce qui le pousse à émettre le vœu de voir les pouvoirs publics des deux pays se consacrer à cette problématique en les incitant à multiplier le nombre des salles de cinéma, apprendre aux jeunes l'art et son importance à partir de l'école, la création des résidences aux cinéastes leur permettant d'échanger les expériences et les dialogues sans limites des cultures et civilisations des différents pays ainsi que d'ouvrir aux jeunes des possibilités pour la production cinématographique et s'ouvrir sur les cultures universelles. En réponse a une question d'un confrère sur l'avenir de la coopération et les perspectives des deux pays dans le cadre de la conjoncture politique actuelle instable entre les deux pays, le conférencier, en reconnaissant le lien direct entre la volonté politique des deux pays et la relance du secteur culturel, a affiché sa volonté de rencontrer les producteurs algériens dans d'autres occasions de la même importance que celle là car, juge-t-il, les Algériens sont beaucoup en avance dans le domaine.