Le coup d'envoi de la 8e édition du Festival itinérant du film amazigh a été donné, hier, dans la capitale des Hauts-Plateaux, Sétif. Cette rencontre qui s'affirme de plus en plus comme le seul rendez-vous cinématographique qui se maintient Malgré l'inexistence de salles sombres, notamment à Sétif- c'est la maison de la culture qui accueille films et festivaliers-, débarque donc, cette année, dans les Hauts-Plateaux, après une halte à Tlemcen l'an dernier, Béjaïa, Ghardaïa etc…les années précédentes. C'est le très poétique Ayrouwen, (il était une fois, un film en langue targuie), de Brahim Tsaki qui a ouvert le bal des projections, sans pour autant compter parmi les 22 productions en lice pour l'Oliver d'or, la plus haute distinction du festival. Avec Ayrouwen, une œuvre en targui, Brahim Tsaki a signé son grand retour dans l'univers du 7e art, à la faveur de “Alger, capitale de la culture arabe ”. Organisé en partenariat avec le Festival international du film oriental de Genève et des établissements cinématographiques de France, ce festival s'étalera jusqu'au 13 du mois en cours. En plus des projections fixes ainsi que mobiles –des cinés-bus sillonneront la ville avec à bord des œuvres en amazigh-, ce rendez vous sera également un espace de formation pour les jeunes talents. Des ateliers de travail et notamment des conférences qui traiteront du cheminement du film amazigh depuis sa naissance, sont prévus dans l'agenda du festival. Cette formation destinée aux jeunes cinéphiles désireux de s'initier au langage cinématographique, sera sanctionnée par une sélection des candidats qui auront à s'inscrire pour les besoins didactiques. Les candidats doivent, au préalable, présenter une lettre de motivation en langue amazighe, arabe ou française, un engagement écrit précisant la disponibilité durant la durée du festival. Durant cette période, chaque groupe réalisera un court-métrage qui sera projeté le dernier jour du festival à Sétif ainsi que lors du Festival du film oriental de Genève au printemps 2008, en présence de quelques-uns de ces jeunes stagiaires. L'objectif principal de cette formation est de réaliser un court-métrage en passant par toutes les étapes de la réalisation. Par ailleurs, un débat se tiendra en marge des ateliers. Il impliquera principalement les stagiaires, et tournera autour du dispositif d'aide à l'écriture. Ce débat se fera en étroite collaboration avec des partenaires du Festival international du film méditerranéen de Montpellier (France). Institutionnalisé depuis le 25 décembre 2005, ce festival que parrainera la vedette de la chanson kabyle des années 80, Takfarinas, proposera une série de films algériens, et une dizaine de films marocains. Le jury présidé par le producteur et réalisateur Belkacem Hadjadj, est composé de plusieurs cinéastes de renom dont Jean Jacques Bernard, Denise Brahimi, Ould Braham Ouahmi, Djillali Beskri, Aidouni Hamid (Maroc), Elimam Abdeldjallil et Jean Luc Bideau. La compétition proprement dite est scindée en trois volets, la première concerne les œuvres des cinéastes confirmés, la seconde mettra en lumière des produits pas nécessairement en amazigh mais profondément ancré dans notre culture, et enfin le dernier volet est réservé aux films réaliséss par des jeunes talents, appelés à reprendre le flambeau. Plusieurs personnalités animeront, tout au long de ces journées, des tables rondes, tels Bouksim Rachid (Maroc), Louisa Ighil Ahriz, Gilles Manceron, Hadid Aïdouni, Patrick Grawley , Denise Brahimi, Belkacem Hadjadj et bien d'autres. Bien que la production des œuvres en langue amazighe est un fait rarissime, ce festival parait plus comme une rencontre entre cinéastes, qu'une véritable fete du produit cinématographique en langue amazighe.