Accusation Pour l?homme d?affaires qui s?exprime dans les colonnes du Soir d?Algérie, la campagne qui a visé son groupe émane, sans aucun doute, du clan présidentiel. Le personnage n?hésite pas à réclamer un changement de direction politique du pays car il n?a plus confiance dans la gestion de Bouteflika et des membres de son gouvernement. Pourquoi Bouteflika considère-t-il que Khalifa constitue un danger ? «Car il sait ce que je pense de lui», déclare Khalifa qui précise que le président «est le plus grand imposteur qu?ait connu l?Algérie». Khalifa s?acharne à nier toutes les accusations et soupçons dont il fait l?objet et n?hésite pas à en imputer la responsabilité au clan présidentiel. Ce clan ne bénéficie, à ses yeux, d?aucune grâce. Ainsi le président est accusé entre autres de mettre l?appareil judiciaire sous sa coupe. C?est l?explication que donne Khalifa au dernier mouvement des magistrats opéré par le président. Il ajoute que l?accusation de blanchiment d?argent dont il a fait l?objet et qui était à l?origine du mandat d?arrêt contre lui, n?existe pas dans les lois algériennes. Les autorités ont même essayé de lui attribuer des faux documents pour tenter de l?arrêter, dit-il, en soulignant que la scène a été filmée et que la bande sera rendue publique prochainement. Khalifa donne d?autres détails sur les accusations dont il fait l?objet en déclarant notamment que la campagne qui le visait a débuté en juin 2002, pour se poursuivre en France à travers les interventions du député Noël Mammère relayé par des journaux et des chaînes de télévision français. L?hôte de Londres explique aussi que son entrée dans le capital de La Société Générale Algérie a tout de suite déclenché le blocage des opérations extérieures de sa banque. Cette dernière commence alors à perdre 100 millions de dollars par mois et ce n?est que grâce au transfert des recettes de la compagnie d?aviation que la banque a pu continuer à activer. Néanmoins, Abdelmoumène ne se considère pas comme victime de ses succès, mais plutôt «de la convoitise de ceux qui dirigent le pays et de leur incapacité totale à être utiles à l?Algérie?» Par ailleurs, il révèle que la somme d?un milliard de dollars a été retirée de El Khalifa Bank depuis qu?un liquidateur a été installé à sa tête et qu?il ignore l?usage qui en a été fait. Il nie toutefois avoir alimenté les comptes en devises de responsables algériens car cela aurait exigé qu?il «s?occupe quotidiennement de cette question». L?homme d?affaires, actuellement en Angleterre, ne se prononce pas sur son statut dans ce pays, mais minimise la portée du mandat d?arrêt lancé contre lui en insistant sur le fait qu?à ses yeux, «ces mandats ne représentent aucune espèce d?intérêt». Il ajoute que ses avocats travaillent sérieusement à démonter l?engrenage juridique dans lequel il est enfermé afin de prouver l?illégalité de ces mesures, Khalifa n?exclut pas un retour en Algérie et la reprise des affaires.