Investissement n Avec ses 140 000 collaborateurs et associés dans le monde et 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires, Deloitte a décidé d'ouvrir une nouvelle entité en Algérie où il compte consolider sa présence. «L'installation d'une nouvelle entité dans un pays où nous n'étions pas encore présents est un évènement rare», a déclaré Jean-Paul Picard, président-directeur général de Deloitte, cabinet international d'audit, hier soir à l'hôtel Hilton à Alger. La tendance de tous les grands cabinets est, explique le conférencier, plutôt de regrouper leur plates-formes et de réduire leur présence dans certains pays ne présentant pas de masse critique. Donc, la décision de Deloitte France, à la demande de Deloitte internationale, de prendre la responsabilité d'investir en Algérie n'a pas été prise à la légère. «Membre du Comité exécutif mondial et CEO de la France, j'ai tenu à être parmi vous aujourd'hui pour témoigner de l'importance que nous attachons à et événement : la présence ici, avec nous, de plusieurs associés de notre organisation mondiale en témoigne», a-t-il dit. Au cours de cette conférence de presse, l'orateur a dévoilé les engagements de l'audit vis-à-vis de ses pairs en Algérie. Le premier est de développer une «firme» nationale qui sera capable en 4 ou 5 ans d'être autonome, «tout en s'appuyant sur les 140 000 collaborateurs et associés de notre réseau et au même niveau de qualité que les firmes de même taille de réseau». Quant au second engagement, il consiste, d'après M. Picard, à laisser à ses partenaires et associés algériens, la gestion de leur firme commune dans le cadre des normes de Deloitte. «Cela est une constante de notre politique et peut être une des explications de notre succès : Chez Deloitte, ce sont des Français qui gèrent la firme française, des Espagnols, la firme espagnole, des Marocains, la firme marocaine et demain des Algériens qui dirigeront la firme algérienne». Le troisième engagement est, révèle-t-il, de participer à la formation de nouvelles générations d'auditeurs et de professionnels algériens qui viendront bientôt fertiliser le tissu des grandes entreprises algériennes et des filiales de grands groupes internationaux, comme cela a été le cas en France, en Espagne, aux USA ou en Grande Bretagne. Enfin, le quatrième engagement de Deloitte est, dans le cadre de la réglementation algérienne, de participer à la restructuration du marché des sociétés de services en favorisant l'émergence d'un pôle multidisciplinaire de compétences pointues allant de l'audit à la fiscalité en passant par le conseil et les rapprochements d'entreprise. Par ailleurs, le patron de Deloitte a indiqué que les grandes sociétés algériennes qui travaillent avec son audit sont notamment la Sonatrach, la Sonelgaz et la BEA. Quant à ses clients internationaux en Algérie, il cite Banco Standar, Ericksson et Microsoft. «Je suis convaincu que la présence de grands acteurs internationaux de l'audit et du conseil comme Deloitte, de cabinets d'avocats ou de banques contribuera au développement de l'économie algérienne», conclut-il.