Résumé de la 146e partie n Une fois encore, Neeve l'a échappé belle. Denny ne se décourage pas et décide de l'attendre, pour exécuter son contrat. C'était une tâche peu enviable. Si Tony s'était trouvé dans une chambre privée, Jim aurait pu se poster devant sa porte. Mais au service de réanimation, il lui fallait rester dans le bureau des infirmières. Là, huit heures d'affilée par jour, il était confronté à la fragilité de la vie, au milieu des moniteurs qui sonnaient l'alarme et du personnel de l'hôpital qui se ruait pour conjurer la mort. Maigre et de taille moyenne, il se faisait le moins encombrant possible dans cet espace confiné, si bien qu'au bout de quatre jours, les infirmières avaient fini par le considérer comme un élément du décor. Et elles semblaient toutes montrer un souci particulier pour le jeune flic qui luttait de toutes ses forces pour rester en vie. Jim savait qu'il fallait avoir quelque chose dans le ventre pour s'infiltrer dans un gang, s'asseoir à la même table que des tueurs sans merci, savoir qu'à tout moment on pouvait percer votre identité. Il savait qu'on redoutait un contrat lancé par Nicky Sepetti contre Neeve Kearny et que tout le monde avait été soulagé quand Tony était parvenu à murmurer : «Nicky... pas de contrat, Neeve Kearny...» Jim était de service lorsque le préfet était venu à l'hôpital avec Myles Kearny et il avait eu l'honneur de serrer la main de ce dernier. La Légende. Kearny était à la hauteur du titre. Après le meurtre de sa femme, il devait avoir les tripes nouées à la pensée que Sepetti risquait de s'en prendre à sa fille. La mère de Tony croyait que son fils cherchait à leur dire quelque chose, avait dit le préfet. Les infirmières avaient l'ordre de prévenir Jim dès que Tony serait en état de parler. Cela eut lieu lundi, à quatre heures de l'après-midi. Les parents de Vitale venaient de partir, leur visage épuisé éclairé d'un rayon d'espoir. Sauf accident, Tony était hors de danger. L'infirmière vint chercher Jim. Il regarda Tony à travers la vitre puis s'avança rapidement lorsqu'elle lui fit signe. Le glucose s'écoulait goutte à goutte dans le bras de Tony et des tubes branchés dans ses narines lui insufflaient de l'oxygène. Il remua les lèvres, murmura un mot. «Il prononce son propre nom», dit l'infirmière à Jim. Jim secoua la tête. Il se pencha, posa son oreille sur les lèvres de Tony. Il entendit «Kearny.» Puis un faible «Nee...» Il effleura la main de Vitale. «Tony, je suis de la police. Tu as dit: «Neeve Kearny», n'est-ce pas ? Serre-moi la main si j'ai raison.» Une faible pression sur sa paume lui répondit. «Tony, continua Jim, en arrivant ici, tu as essayé de parler d'un contrat. Est-ce cela que tu veux me dire ? — Vous fatiguez le malade», protesta l'infirmière. Jim lui jeta un bref regard. «C'est un policier, un des meilleurs. Il ira mieux s'il arrive à communiquer ce qu'il veut nous confier.» Il répéta sa question dans l'oreille de Vitale. A nouveau, une pression imperceptible sur sa main. «Très bien. Tu veux nous dire quelque chose concernant Neeve Kearny et un contrat.» Jim chercha rapidement dans son souvenir les mots que Vitale avait prononcés le jour de son admission à l'hôpital. «Tony, tu as dit : «Nicky, pas de contrat.» Peut-être était-ce seulement une partie de ce que tu voulais dire.» (à suivre...)