Résumé de la 2e partie n La «chose», que Hamid et Ali ont aperçue sur la route, est un mouton. Un mouton gigantesque qui semble perdu. La bête chargée à l'arrière de la camionnette, Hamid et Ali remontent dans le véhicule. — Je croyais qu'il allait nous donner du fil à retordre mais il est presque monté de lui-même. Ali ne répond pas. Son frère le regarde. — Eh, mais tu es tout pâle ! — Je ne sais pas ce que j'ai, dit-il. — Un malaise ? Tu veux que je m'arrête pour que tu te laves ? J'ai de l'eau... — Non, non, je préfère rentrer ! — On n'est guère loin de la maison maintenant... Il roule un peu plus vite, comme pour arriver plus tôt. — Tu sais, dit brusquement Ali, nous n'aurons pas dû prendre cette bête avec nous... Hamid éclate de rire. — Ah, c'est ça qui te préoccupe.... — Oui, dit Ali, je t'avoue que le regard de cette bête m'a impressionné... — C'est normal, c'est le plus grand bélier que nous ayons vu... — Justement, cette taille... — Je t'accorde qu'il est grand, mais n'exagérons rien, on en a vu d'aussi grand... Tu te rappelles, l'année dernière, sur la place du marché, nous avons assisté à un combat de béliers... Ils étaient très gros ! — Mais pas autant que celui-là... — Je te dis que tu exagères ! Comme pour répondre à Ali, on entend un retentissant bêlement qui ressemble presque à un rugissement. — Tu entends... — C'est un bêlement... — A faire frémir. Aussitôt, la camionnette est secouée à tel point que Hamid est obligé de s'arrêter. Il se met à crier. — Eh, là-dedans, on se calme ! Un rugissement lui répond. — Si tu ne te calmes pas, dit Hamid, je te descends. Ali se met à trembler. — Je t'en supplie, ne le provoque pas... Cet animal n'est pas normal ! — Je n'ai pas peur de lui... Je t'assure que si ça continue, je le fais descendre. Le bélier arrête de s'agiter. — Tu vois, dit Hamid, il a compris à qui il a affaire ! — Je t'en supplie, ne t'arrête plus... continue jusqu'au village... Je prie seulement Dieu que nous arrivions sains et saufs... — Nous arriverons, ne t'inquiète pas, dit Hamid. Dans cinq minutes, si Dieu veut ! Et il appuie sur l'accélérateur. (à suivre...)