Résumé de la 2e partie n La première tentative a échoué, Michel revient à la charge pour exécuter son prof d'allemand. Le samedi matin, donc, vers cinq heures, ayant vérifié que la Vokswagen de Mme Kurer est bien rangée devant leur maison de Gottingen, Michel estime avoir toute la matinée devant lui et saute sur sa moto. Son plan est toujours aussi simple ; rigoureusement le même que l'année précédente, mais, au lieu de demander une explication au professeur, il dira vouloir le remercier, puisque au printemps, enfin, il a obtenu son baccalauréat... Hélas ! Cette fois encore, le chalet du bord du lac réserve une surprise : à peine a-t-il poussé la petite barrière qu'une voix étonnée s'élève : «Ohé, les gars ! Regardez, on a une visite ! — Ma parole, mais c'est Michel ! — Qu'est-ce que tu fais là ?» Les uns après les autres, tenant à la main canne à pêche ou épuisette, trois élèves du lycée Goethe, invités la veille au soir par le professeur pour une partie de pêche, surgissent gaiement devant Michel : «Tu viens avec nous ?» N'ayant pas été officiellement convié, Michel se trouve très embarrassé, surtout lorsque le professeur apparaît en survêtement, un chapeau de toile blanche sur la tête, une canne à la main, et s'étonne gentiment lui aussi : «Tiens, Michel ! Vous venez vous joindre à nous ? Mais comment avez-vous su ? Enfin, cela ne fait rien, venez, la barque est grande ! Seulement nous aIlons manquer de cannes...» Michel passe la matinée à accrocher des vers au bout des hameçons et rentre chez lui dans l'après-midi, déconfit mais toujours aussi déterminé. A présent, il a quitté Gottingen pour Hambourg, où il est inscrit à la faculté de droit. Il décide de profiter des vacances de Noël pour tenter une nouvelle fois d'exécuter son projet. Mais il modifie son plan. La nuit venue, il cherche dans l'annuaire téléphonique le nom de l'un des voisins du professeur et y découvre Willy Buscholz, qu'il suppose habiter l'une des deux maisons qui font vis-à-vis au chalet de l'autre côté du lac. Sa moto garée à quelques pas le long du trottoir, le vieux pistolet de son père sous son blouson, passé dans la ceinture, il appelle donc Arnault Kurer, depuis une cabine téléphonique publique de Gottingen. «AIlô, professeur Kurer ? — Oui.» Michel mâche un chewing-gum et, le visage tendu en avant, en grimaçant, il s'efforce de donner à sa voix un ton guttural tout à fait méconnaissable : «Je suis un ami de votre voisin, Willy Buscholz. Nous venons de quitter AschersIeben. En passant, nous avons vu de la lumière chez vous. Comme vous n'étiez pas là de la journée, cela nous a paru bizarre, et Willy m'a demandé de vérifier si vous étiez à Gottingen et dans ce cas de vous prévenir. — De la lumière ?» Il y a un moment de silence dans l'appareil. Sans doute le professeur réfléchit-il : «Les filles auraient oublié d'éteindre lorsqu'elles sont parties la dernière fois ? Dans ce cas, la lumière devrait être allumée depuis quinze jours...» «Avez-vous remarqué si la maison était allumée les nuits précédentes ? — Non. Non, professeur, justement, cette nuit seulement. — Vous croyez que j'ai été cambriolé ? — C'est bien ce que nous craignons, professeur. Il faudrait que vous veniez vérifier tout de suite.» (à suivre...)