Le gouvernement a effectué les virements pour le compte des entreprises qui n'ont pas réglé les salaires de leurs employés pour certaines depuis de longs mois. Cette question qui a maintes fois été soulevée semble enfin trouver un dénouement. «La procédure nécessitera quelques jours avant que les travailleurs ne touchent leurs arriérés», affirme Aït Ali, le chargé de communication au niveau de l'Ugta. Et l'intervenant de renvoyer les éventuels retards sur le dos des entreprises. «Pour nous la question est définitivement réglée. Cela dépendra des entreprises», ajoute-t-il. De son côté, le président de la Fédération des travailleurs du secteur du textile et cuir, l'un des créneaux les plus touchés par le retard d'indemnisation, Amar Takjoute atteste que les quelques 3000 travailleurs, qui accusent un retard de 3 à 12 mois dans la perception de leurs salaires, seront indemnisés dans un délai n'excédant pas une semaine. Il certifie que les fonds débloqués ont été réceptionnés et l'opération est en cours. Rappelons que lors de la célébration de la journée du travail le 1er mai dernier, le secrétaire général de l'Ugta Abdelmadjid Sidi-Saïd avait annoncé que les salaires impayés seraient versés avant le 10 mai. La date fixée ne fut pas respectée encore une fois, un retard de quelques semaines étant enregistré pour cause d'élections législatives. Ce retard dans le traitement du dossier n'est pas une nouveauté. Malgré l'institution d'une commission interministérielle pour régler le problème, le dossier n'a pas cessé de traîner en longueur au grand dam des travailleurs. Un retard de payement de salaire de plusieurs mois les glissant encore plus dans le désarroi et la précarité qui sont devenus leur lot quotidien. Travailler sans voir le fruit de ses efforts est en outre le meilleur moyen pour saper le moral et démotiver. Rappelons que plus de 20 000 travailleurs n'ont pas perçu leurs salaires, pour certains depuis presque une année. 10 000 de ces travailleurs activent dans les secteurs du textile et du bâtiment. Par ailleurs, rien que pour le mois d'avril, l'Algérie a réalisé un excédent commercial de plus de 2 milliards de dollars.