48 heures seulement avant le rendez-vous électoral, les pouvoirs publics et l'Ugta annoncent le règlement «imminent» du dossier. A quelques encablures seulement des législatives, les pouvoirs publics et l'Ugta ont annoncé, hier, et pour la énième fois, le règlement «imminent» de la question des salaires impayés des travailleurs. Le dossier «vient de trouver son règlement». Cette annonce a été faite, conjointement, par le ministère des Participations et de la promotion des investissement et le syndicat des travailleurs. Dans deux communiqués différents, très laconiques, les deux parties ont voulu, quelques heures avant le rendez-vous électoral, rassurer les quelque 20.000 salariés impayés. «Les représentants des ministères des Participations et de la promotion des investissements, des Finances, du Travail et de la Sécurité sociale, de l'Intérieur et des Collectivités locales ainsi que l'Ugta, constituant la commission chargée de l'examen de la situation des arriérés de salaires des entreprises publiques, informent que des décisions ont été prises à l'effet de prendre en charge, de façon imminente, le règlement des salaires impayés des travailleurs.» C'est le communiqué du département de Hamid Temmar, adressé, hier, à notre rédaction. La date du virement budgétaire n'a pas été mentionnée, se contentant seulement de qualifier le règlement d'«imminent». Cela dit, ce communiqué ressemble à toutes les déclarations faites, maintes fois, à la presse, annonçant sans cesse un règlement proche de ce dossier. Quant aux décisions prises dans ce sens, ni le communiqué de l'Ugta, encore moins celui du ministère des Participations n'en font état. Une annonce qui prend des allures électoralistes. Les travailleurs du secteur du textile et du bâtiment sont les plus touchés, avec une proportion de 10.000 salaires impayés, soit 50% du total des salariés impayés. Le chargé de la communication à la Maison du peuple, contacté pour plus de détails, se dit non intéressé par la façon avec laquelle le dossier a été réglé. «Le chef du gouvernement a pris en charge la question. C'est tout ce qui nous intéresse», a laissé entendre Rachid Aït Ali, soulignant, sur sa lancée, que la date du virement viendra en second lieu. C'est encore flou pour les milliers des travailleurs qui attendent depuis des mois. Le vocabulaire utilisé pour les convaincre les laisse sceptiques. Le chargé de la communication à l'Ugta a déclaré, dimanche dernier, que «le dossier des salaires impayés est ficelé et remis au chef du gouvernement». Fin de campagne pour Abdelaziz Belkhadem. Et voilà que les questions sociales refont surface. 20.000 travailleurs sont restés otages des querelles politiques. Pourtant, tout au long de la campagne électorale pour les législatives de demain, tous les partis en lice, à commencer par le FLN de Belkhadem et le RND d'Ouyahia, ont scandé les plus beaux slogans sociaux. En fin de compte, 48 heures avant le jour J, l'on se contente de faire une énième déclaration selon laquelle le dossier sera réglé de façon «imminente».