Résumé de la 5e partie n Djamal et Zahra se retrouvent seuls, leurs enfants sont tous partis… Les mois passent, puis les années… Si Nadia, qui habite une ville de l'intérieur vient, de temps à autre avec son mari et ses enfants, voir ses parents, ce n'est pas le cas de Omar et de Kamal qui n'ont plus remis les pieds au pays depuis leur départ : sept ans pour Omar et six pour Kamal. «Ils ne reviendront plus ! Ils ne reviendront plus ! pleure Zahia, ou alors quand ils reviendront, je ne serai plus de ce monde !» C'est qu'elle est malade. Une maladie chronique que la mélancolie aggrave de jour en jour. Mais quand les enfants appellent, même à Nadia, elle ne parle jamais de sa santé. — Je ne veux pas leur causer du souci ! dit-elle. — Au contraire, proteste Djamal, c'est en leur disant que tu es malade qu'ils se décideront, peut-être, à revenir ! — Je vais les déranger ! Elle réfléchit et se dit que son mari n'a pas tort : les enfants ne viendront que s'il y a une raison impérieuse, c'est-à-dire un décès, mais à quoi cela servirait-il si elle ou son mari ne sont plus de ce monde ? — Laisse-moi leur parler !, dit Djamal. Il va faire comprendre aux enfants que la santé de leur mère est vacillante. Omar, tout comme Kamal, lui demande aussitôt de l'envoyer en Europe ou au Canada. — Elle ne supportera pas le voyage !, dit Djamal. Mais, peut-être, pourriez-vous venir... — Je ne peux pas venir en ce moment, peut-être quand j'aurai un peu de temps ! Ou alors aux prochaines grandes vacances, si Dieu veut ! Même Nadia n'arrête pas de reporter un déplacement qu'elle devait faire depuis un moment. Elle aussi parle de vacances… Zahra hoche la tête, déçue : — Quand ils auront du temps, aux prochaines vacances… La mort risque de ne pas les attendre ! Djamal est effrayé de l'entendre parler de la sorte. C'est la première fois que Zahra parle de mourir ! — Oui, dit la pauvre femme, je risque de mourir sans les avoir revus ! —Ne parle pas ainsi, la supplie Djamal. Mais il sait que sa femme dit vrai : les enfants ne savent pas à quel point leur mère est malade, ils ne doivent pas avoir conscience de sa détresse. Il est révolté par l'idée qu'elle meure sans les avoir revus. — Cela ne se passera pas comme ça ! dit-il, ils doivent venir ! — Hélas, tu connais leur réponse quand tu leur demandes de revenir ! — J'ai trouvé un moyen ! Zahra s'alarme : — Ne les dérange pas ! — Quand donc vas-tu cesser de trembler pour eux ? Tu rêves de les revoir, n'est-ce pas ? Eh bien, j'ai trouvé le moyen de les réunir dans cette maison ! Fais-moi confiance ! (à suivre...)