Résumé de la 6e partie n Zahra est très malade et rêve de réunir ses enfants pour la dernière fois. Mais ils sont loin : à l'intérieur du pays, en Europe ou au Canada. Dans l'hôpital parisien où il travaille, Omar rédige la communication qu'il doit faire à une revue médicale internationale. Un article où il expose les travaux d'un laboratoire qu'il dirige. C'est vrai qu'il n'a pas de temps, occupé qu'il est par ses recherches. Parfois, il ne mange pas, juste un café qu'un membre de l'équipe lui apporte. Aujourd'hui, il peut souffler, aussi consacre-t-il le peu de temps qu'il a, à rédiger son article. Il a demandé qu'on ne le dérange pas, qu'on lui donne au moins deux heures de répit… s'il est excellent chercheur, il est piètre rédacteur. La porte du cabinet s'ouvre. La tête d'une jolie fille en blouse blanche apparaît. D'habitude, il lui sourit, mais cette fois-ci, il fait la grimace : elle vient de le déconcentrer au point de lui faire perdre le fil d'une phrase. — Docteur… — J'ai dit qu'il ne fallait pas me déranger ! — Un coup de fil… — ... ne me déranger sous aucun prétexte, même pour un coup de fil ! Il s'est remis au travail. La fille insiste : — ça vient du pays ! Il lève la tête. — C'est votre père qui appelle… Je lui ai dit de rappeler, il m'a répondu que c'était urgent. Il se lève, affolé, et suit la jeune femme. Il se précipite sur le téléphone. — Papa ! — Mon petit… — Qu'y a-t-il ? Maman est malade ? — Ta mère n'est plus de ce monde, mon enfant. Omar pousse un petit cri. — Père… — Voilà, je t'ai informé… — J'arrive, dit Omar en étouffant un sanglot. — Peut-être que tu es pris par tes recherches ? — Non, non, maman c'est sacré, j'arrive… Je vais appeler Kamal… — Lui, il est au Canada, c'est si loin ! — Il viendra, il viendra, j'en suis sûr… Il prendra l'avion pour Paris et nous embarquerons ensemble pour Alger ! Il raccroche. La jeune femme en blouse lui présente ses condoléances. — Je pars, dit-il, vous direz aux autres… — Ne vous inquiétez pas, docteur ! Il prend machinalement ses notes et les met dans sa serviette, puis il quitte l'hôpital. «J'aurais dû partir la voir quand elle me l'avait demandé… Maintenant, c'est trop tard ! Pauvre maman…» (à suivre...)