Revers n Nonobstant les effets, parfois dangereux, qu'elle peut avoir sur les pays en développement, la mondialisation pourrait les servir à condition qu'ils s'adaptent aux normes internationales. La démocratie, la multiplication des médias, le multipartisme, la question des droits de l'homme sont entre autres les bienfaits de ce nouveau concept dans son volet relatif au droit international qui signifie la suprématie du droit international sur le droit national. Telle est la conclusion faite par d'éminents juristes, hier lors d'une table ronde organisée par le journal El-Moudjahid. Dans son intervention, Mme Assoul Zoubeida, présidente du Réseau des femmes juristes arabes a indiqué que le problème qui se pose au niveau des pays en voie de développement comme le nôtre, «c'est comment nous adapter à la mondialisation». «Il faut ratifier les traités auxquels a souscrit notre pays depuis l'indépendance», a-t-elle expliqué ensuite. Selon elle, le droit international est la volonté de la communauté internationale de légiférer pour l'ensemble de l'univers. De son côté, Me Miloud Brahimi, avocat des droits de l'homme, confirme l'idée de la suprématie du droit international sur le droit national. Il plaide pour une ratification des conventions internationales, déjà signées par l'Algérie, afin que les normes internationales soient appliquées chez nous. Il cite, à titre d'exemple, l'abolition de la peine de mort qui n'est pas ratifiée par l'Algérie. «Certes notre pays ne l'applique plus mais ce serait encore mieux de ratifier le texte juridique international pour se conformer à la norme mondiale». Pour Benabdallah Saïd, avocat et président de l'Association internationale pour la liberté et les droits des peuples, les lois, qu'elles soient internationales ou nationales, c'est leur application qui pose problème. Néanmoins, les violations fréquentes et caractérisées par certains pays de la question des droits de l'homme viennent en violation du droit international. Là, la communauté internationale, soutient-il, pourrait faire obligation aux Etats de respecter les lois. Par ailleurs, les intervenants ont soulevé les méfaits de la mondialisation. Pour Me Miloud Brahimi, la question des droits de l'homme souffre d'une énorme ambiguïté. Il cite le cas de la Palestine où l'agression israélienne se fait au vu et au su de tout le monde. Aussi, s'agissant de la lutte antiterroriste, M. Graoui Djameleddine, conseiller à la Cour suprême, rappelle qu'il n'y a pas pour l'heure de consensus sur le plan international, pour une définition claire quant au terrorisme. «La mondialisation n'est qu'un ordre qui relève de la défense de certains intérêts politiques, économiques, sociaux…». Ou encore l'ingérence de certains Etats dans les affaires d'autres pays sous couvert de la protection des droits de l'homme, qui est considérée comme l'un des plus dangereux méfaits de la mondialisation. Cela dit, malgré les retombées parfois néfastes des effets de la suprématie internationale, on ne peut oublier une chose, souligne Mme Assoul Zoubeida, que ce sont les bienfaits dispensés par l'application du droit international qui ont permis aujourd'hui d'évoquer la démocratie, la liberté d'expression, l'évolution de la question des droits de l'homme…