Carences n Le nombre insuffisant d'instituts exerçant dans ce créneau porte un coup dur à la qualité de la formation des étudiants qui se contentent de théorie dans une discipline de nature pratique ! Les étudiants en sciences de l'information et de la communication qui se spécialisent en sondage d'opinion affichent leur mécontentement de l'état actuel de cette activité. Ils se disent pessimistes quant à leur avenir et quant aux opportunités que peut leur offrir cette spécialité. «J'ai opté pour cette spécialité, vu son importance dans l'évaluation de la situation d'un pays dans différents domaines. J'avais une idée sur sa valeur dans les pays développés où les instituts de sondage réalisent des enquêtes tout au long de l'année. C'est une discipline qui permet d'avoir un contact permanent avec les différentes couches de la société et c'est d'ailleurs ma principale motivation pour me spécialiser dans ce créneau», souligne Karima, étudiante en troisième année, soit sa première année dans la spécialité qui déplore, toutefois, l'inexistence d'un nombre suffisant d'instituts de sondage pour effectuer des stages pratiques durant la formation. Cet avis est partagé par l'ensemble des étudiants interrogés. «Il n'y a pas de stage spécifique sur le terrain et nous nous contentons de stage dans la presse écrite ou à la radio ou la télévision», souligne Leïla, étudiante en quatrième année. Elle ajoute avec amertume : «Bientôt, j'obtiendrai ma licence dans la spécialité, mais je n'ai jamais vu comment se fait un travail de terrain à cause de l'absence d'orientation à l'institut et du manque d'instituts de sondage dans notre pays. C'est un grand gâchis !». La formation des sondeurs d'opinion se limite, donc, à la théorie où les étudiants apprennent les différentes étapes pour réaliser un sondage ; quel moyen utiliser, le choix de l'échantillon, la préparation du questionnaire, la forme, le style de questions (directe, indirecte, à choix multiples…)etc. «Nous avons appris que les sondages doivent être anonymes et ce qui est important est le critère de la personne interrogée, la tranche d'âge, le sexe, le niveau intellectuel, le niveau de vie sociale. Théoriquement, nous savons que le sondeur peut faire appel à différents moyens tels que le téléphone, le contact direct, l'Internet, mais en l'absence de stages pratiques et d'opportunités de recrutement, tout cela n'a pas de sens», affirme Mourad, un diplômé dans la spécialité qui, faute de poste d'emploi conforme à son diplôme, effectue un stage dans la presse écrite dans l'espoir d'obtenir un poste de travail. Toutes ces conditions se répercutent négativement sur la valeur de la discipline aux yeux des étudiants qui préfèrent plutôt se spécialiser dans la presse écrite, l'audiovisuel ou la communication. Encore une question de stratégie de formation à adapter aux besoins du marché de l'emploi…