Résumé de la 164e partie n Jack apprend que Neeve a rendez-vous avec Sal. Il en déduit qu'elle est en danger et qu'elle a besoin d'un rapide secours… Neeve savait qu'elle allait mourir. Tout au long de la semaine, elle avait senti que son temps était écoulé. Maintenant qu'il ne lui restait plus d'espoir, il lui semblait soudain vital d'obtenir des réponses à ses questions. Sal s'approcha d'elle. Il était à moins d'un mètre cinquante. Derrière lui, près de la porte, le corps recroquevillé de Denny, le garçon livreur qui se donnait toujours la peine d'ôter le couvercle du récipient contenant le café, baignait dans son sang, par terre. Du coin de l'œil, Neeve pouvait voir le flot rouge qui s'écoulait de sa blessure à la tête ; sa grande enveloppe de papier kraft était ensanglantée. Sa chevelure punk, une perruque, lui recouvrait à moitié le visage. Il semblait qu'un siècle s'était écoulé depuis que Denny avait fait irruption dans cette pièce. C'était il y a combien de temps ? Une minute ? Peut-être moins. L'immeuble lui avait paru désert, mais il était possible que quelqu'un ait entendu le coup de feu. Quelqu'un cherchait peut-être... Le gardien était censé se trouver en bas... Sal n'avait pas de temps à perdre, et ils le savaient tous les deux. Dans le lointain, Neeve entendit un faible ronronnement. Un ascenseur se mettait en marche. Quelqu'un montait peut-être. Pourrait-elle retarder l'instant où Sal allait appuyer sur la détente ? «Oncle Sal, dit-elle calmement, peux-tu me dire seulement une chose ? Pourquoi était-il nécessaire pour toi de tuer ma mère ? Ne pouvais-tu travailler avec elle ? Il n'y a pas un couturier qui n'utilise le talent de ses assistants. — Quand je rencontre un génie, je ne partage pas, Neeve», répliqua froidement Sal. Le glissement d'une porte d'ascenseur dans le couloir. Quelqu'un arrivait. Voulant empêcher Sal d'entendre le bruit des pas, Neeve cria : «Tu as tué ma mère par convoitise. Tu nous as consolés, tu as pleuré avec nous. Près de son cercueil, tu as dit à Myles : ‘'Essaye de penser que ta jolie dort.'' — La ferme !» Sal tendit la main. Le canon du revolver surgit devant le visage de Neeve. Elle tourna la tête et vit Myles debout sur le seuil de la porte. «Myles, attention, il va te tuer», hurla-t-elle. Sal se tourna brusquement. Myles ne bougea pas. L'autorité absolue de sa voix résonna dans la pièce quand il dit : «Donne-moi cette arme, Sal. Tout est fini.» Sal les tenait tous les deux sous la menace de son revolver. Le regard fou, empli de peur et de haine, il reculait à mesure que Myles s'avançait vers lui. «Ne fais pas un pas de plus, cria-t-il. Je vais tirer. — Non, Sal, dit Myles d'une voix mortellement calme, sans trace de peur ou de doute. Tu as tué ma femme. Tu as tué Ethel Lambston. Une seconde de plus et tu allais tuer ma fille. Mais Herb et la police seront là dans une minute. Ils sont au courant. Tu ne peux plus t'en tirer par des mensonges. Donne-moi cette arme.» (à suivre...)