Résumé de la 127e partie n A travers les photos accrochées au mur, Myles conclut qu'Ethel était un élément influent dans le monde de la politique et du commerce.... Il s'était écarté pour le laisser passer, et Jack s'était retrouvé nez à nez avec Neeve, vêtue elle aussi d'un chandail irlandais blanc et d'un pantalon de velours côtelé marine. Ils avaient éclaté de rire, et Neeve avait rapidement enfilé un cardigan marine et blanc. La coïncidence avait un peu apaisé la peur qui glaçait Neeve à l'idée de manipuler les effets personnels d'Ethel. Maintenant, c'était la consternation qui l'emportait devant le désordre qui régnait dans la garde-robe chérie d'Ethel. «Plus difficile, mais pas impossible, fit Jack calmement. Voyons la meilleure façon de procéder.» Neeve lui tendit le dossier avec les doubles des factures d'Ethel. «Nous allons d'abord commencer par ses derniers achats.» Elle sortit les vêtements neufs qu'Ethel n'avait jamais portés, les posa sur le lit, puis commença par l'autre bout de la penderie, passant à Jack les robes et les tailleurs un à un. Il apparut vite que les effets manquants, étaient uniquement des vêtements d'hiver. «Voilà qui élimine l'idée qu'elle aurait pu projeter un voyage aux Caraïbes ou dans un endroit similaire et délibérément renoncer à prendre un manteau, murmura Neeve autant pour elle-même que pour Jack. Mais Myles a peut-être raison. Je ne trouve pas le chemisier blanc qui allait avec le tailleur dont elle était vêtue quand on l'a retrouvée. Peut-être est-il chez le teinturier. Attendez !» Elle s'interrompit brusquement et tira du fond de la penderie un cintre qui état resté coincé entre deux chandails. Le chemisier blanc, avec son jabot et ses poignets bordés de dentelle, y était pendu. «Voilà ce que je cherchais, dit triomphalement Neeve. Pourquoi Ethel ne le portait-elle pas ? Et si elle a préféré mettre l'autre, pourquoi n'a-t-elle pas rangé celui-ci correctement ?» Ils s'assirent côte à côte sur la méridienne et Neeve recopia les notes de Jack, jusqu'à ce qu'elle ait établi une liste précise des vêtements manquant dans la garde-robe d'Ethel. En attendant, Jack inspecta silencieusement la pièce du regard. Pas très nette, sans doute à cause de l'enquête de la police. De beaux meubles. Une luxueuse courtepointe et des coussins décoratifs. Mais elle manquait d'originalité. Il n'y avait aucune touche personnelle, aucune photo encadrée, pas de bibelots. Les quelques tableaux accrochés au mur étaient sans imagination, comme s'ils avaient été choisis uniquement pour remplir l'espace. C'était une pièce triste, vide. Jack se sentit soudain empli de pitié pour Ethel. L'image qu'il avait d'elle était si différente. Il l'avait toujours vue comme une balle de tennis animée d'une énergie propre, rebondissant avec frénésie de part et d'autre du filet. La femme qu'évoquait cette pièce était plutôt une solitaire pathétique. Ils regardèrent le living-room pour voir Tse-Tse fouiller dans la pile de courrier sur le bureau d'Ethel. «Il n'est pas là, dit-elle. — Qu'est-ce qui n'est pas là ? demanda sèchement O'Brien. — Ethel utilisait un poignard ancien comme coupe-papier un de ces trucs indiens avec un manche rouge et or.» Neeve trouva soudain à l'inspecteur O'Brien le regard d'un chien de chasse sur une piste. (à suivre...)