La bombe qui a ciblé, hier, des policiers en pleine ville de Tizi Ouzou, tuant deux d'entre eux et blessant 14 personnes, a remis sur le tapis l'épineux problème sécuritaire dans la wilaya qui subit et la loi des éléments terroristes encore en activité dans la région où les résidus de l'ex-Gspc se sont repliés, et le diktat des réseaux de banditisme qui sèment la terreur dans les villages. Il faut dire que même si des mesures ont été prises sur le plan sécuritaire au niveau du chef-lieu de wilaya depuis les attentats kamikazes d'Alger, la vigilance reste un élément essentiel qui doit être rétabli. En effet, la bombe qui a tué deux policiers, hier, était enfouie dans un sachet accroché à des barreaux derrière la loge des agents de sécurité de la gare routière. Et des sachets traînant un peu partout dans la ville de Tizi Ouzou ce ne n'est pas ce qui manque. La population, habituée à ce phénomène, n'y fait plus attention. Aucune artère de la ville, aucun quartier, aucune institution n'échappent au phénomène des «sachets poubelles». Avant-hier, mardi, et à l'occasion de la Journée de l'environnement, de jeunes écolos ont entrepris une opération de volontariat pour le nettoyage de la ville. Les déchets ramassés ont été mis dans de grands sacs qui n'ont pas été récupérés par le service nettoyage de l'APC puisque le lendemain, mercredi, ils jonchaient toujours les trottoirs. Il faut rappeler qu'en sus du problème de la baisse de vigilance, il y a aussi la faible couverture sécuritaire de la wilaya de Tizi Ouzou. Situation induite par la crise en Kabylie où 14 brigades de la gendarmerie sur les 34 que comptait la wilaya ont été délocalisées. Aussi, le taux de couverture sécuritaire assurée par ce corps n'est que de 25 %. Cette situation a favorisé l'émergence du banditisme et le repli des terroristes vers la Kabylie. D'ailleurs, il y a une semaine les éléments de l'ANP ont abattu deux terroristes qui ont été suivis depuis Alger pour être éliminés à Taboukirt. Après identification, il s'est avéré qu'un des terroristes est originaire d'Alger, l'autre de Draâ Ben Khedda. Plusieurs réseaux de trafic de véhicules ou de drogue sont dirigés par des personnes étrangères à la wilaya. La bombe d'hier serait une réaction aux différents coups portés contre les résidus de l'ex-Gspc ces derniers jours, par le démantèlement de réseaux de soutien et la mise hors d'état de nuire d'une dizaine de terroristes dans la région, nous dit-on. La vigilance est plus que jamais de mise.