Rencontre n L'œuvre de cet architecte italien, concepteur de grands projets à travers le monde, dont l'hôtel El-Aurassi, a été l'objet d'une journée d'étude. Placée sous le titre «Luigi W. Moretti. De l'Italie à l'Algérie. Œuvres et projets», cette rencontre, initiée à l'occasion du centenaire de sa naissance, a été organisée conjointement par l'ambassade d'Italie à Alger et l'Institut culturel italien en collaboration avec la Bibliothèque nationale et le Département d'architecture de l'université Saâd-Dahlab de Blida. «L'hôtel El-Aurassi d'Alger compte parmi les plus importants travaux de Moretti qui a aussi conçu une série de villas au Club-des-Pins ainsi que de nombreuses écoles et collèges d'enseignement moyen», a rappelé, dans son intervention, le professeur Eleonora Carrano de l'université de Rome, ajoutant que l'architecte «n'a pas changé de langage architectural entre Rome et Alger, mais il a essayé, en faisant appel à sa sensibilité, de concilier le modernisme à l'architecture locale». ?voquant la biographie de Moretti et son apport au monde de l'architecture, l'universitaire a indiqué qu'il «a créé une nouvelle approche historique et analytique de l'architecture» et que ses œuvres théoriques ont été publiées par la presse italienne dès 1953. De son côté, l'expert italien Salvatore Santuccio a mis en relief la «grande productivité» de Moretti citant en exemple les 350 projets qu'il a réalisés sans compter ses «nombreux essais». «Il a été très difficile d'acquérir l'ensemble de ses archives vu la profusion des œuvres qu'il a conçues», a affirmé l'expert qui a rappelé le séjour de l'architecte italien en Algérie, «le seul pays étranger où il a installé un bureau d'études». «Dans les écoles réalisées en Algérie, il a repris l'une de ses idées, à savoir allier la modernité et la fonctionnalité», a expliqué le conférencier qui a confié que l'année 2008 sera consacrée au bilan de l'œuvre de Moretti. Pour sa part, Mourad Bouteflika, du département d'architecture de l'université de Blida, a dressé un inventaire des bâtiments construits entre 1930 et 1960, produits par deux écoles, en confrontation du point de vue des principes architecturaux, à savoir celle d'Auguste Perret et Le Corbusier. «A Alger, ces deux architectes travaillaient directement ou indirectement à travers leurs élèves», a indiqué l'universitaire citant parmi les élèves d'Auguste Perret, les architectes Mauri, Claro qui a conçu la maison du Peuple, l'actuel siège de l'Ugta, Fernand Pouillon et Guiauchin, qui a fait les études et le suivi de la construction du bâtiment abritant les services de la chefferie du gouvernement. Le professeur Yacine Ouagueni de l'Ecole polytechnique et d'urbanisme (EPAU), lui aussi, a parlé de l'architecture moderne en Algérie citant celle de certains bâtiments, notamment du Musée national des Beaux-Arts d'Alger qui est «une synthèse entre le néoclassique et le néomauresque».