Constat n L'assurance agricole peine encore à se développer dans notre pays. Son taux de pénétration est très faible. «Sur 1 032 000 exploitations agricoles recensées à travers le territoire national, 35 000 seulement sont couvertes par les assurances, ce qui représente un taux de 3,5%», a indiqué ce matin Hadj Mohammed Sebaâ, président-directeur général de la Compagnie centrale de réassurance, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Ce taux de pénétration est «largement insuffisant par rapport au potentiel agricole assurable et aux capacités du secteur des assurances», a-t-il poursuivi, soulignant au passage que 50% des exploitations agricoles en Espagne sont assurées contre 20% en France. Selon lui, la couverture des risques relatifs aux cultures par les compagnies nationales d'assurance reste «très partielle». Dans ce sens, il a relevé que les risques climatiques tels le gel, la grêle ou les tempêtes ne sont que partiellement pris en charge par les assureurs, alors que la sécheresse ne l'est pas du tout. Interrogé sur les pertes subies par les agriculteurs en raison de la propagation de la maladie du mildiou qui touche la pomme de terre et les possibilités d'indemnisation qui leur sont offertes, M. Sebaâ a répondu en soulignant que ces risques sont «généralement pris en charge par les compagnies d'assurance». Une prise en charge qui dépend néanmoins de «la situation géographique de l'exploitation agricole et de la correspondance entre les cultures pratiquées et les caractéristiques climatiques de la zone», a-t-il ajouté, tout en notant que ces risques nécessitent «une étude précise sur les caractéristiques des pratiques utilisées par l'exploitant agricole» avant d'être couverts. Le montant des sinistres agricoles remboursés l'année dernière, a été de l'ordre de 400 millions de dinars, «alors que les compagnies nationales d'assurance avaient mobilisé 525 millions de dinars», a fait remarquer le premier responsable de la Compagnie centrale de réassurance. Et de préciser que les risques agricoles couverts par les assureurs nationaux touchent les récoltes, les cheptels et les bâtiments appartenant aux exploitations agricoles.