Difficultés n L'entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (Enmtv) ou Algérie-Ferries connaît une période difficile, ballottée entre les vagues de la concurrence, de la dette et des pouvoirs publics. La concurrence est rude dans le secteur du transport maritime. Malmené par le transport aérien qui accapare quelque 4,5 millions de voyageurs par an. «Le marché est limité», constate Mohamed Halkoum, directeur général de l'Enmtv. Elles sont quatre compagnies (Sncm dans le réseau France, la Transméditerranéa pour l'Espagne et la CML compagnie algérienne) qui se disputent, selon lui, les 800 000 voyageurs que compte le réseau maritime. «Il y a surcapacité sur les quatre compagnies, dans quelques années, deux vont sûrement disparaître», prévient le DG de l'Entmv, dont l‘entreprise réalise 53,36% de parts de marché pour le transport de passagers et 53,34% pour les véhicules. Nous n'appréhendons pas la concurrence à partir du moment où ce sont des entreprises agréées car la différence, estime-t-il, se fera au niveau de la qualité de services et des prestations à fournir. une argumentation valable qui lui permettra d'assener : «et que le meilleur gagne !» Toutefois, notre interlocuteur ne cache pas que l'entreprise souffre ces dernières années de moult difficultés, pour certaines inattendues. Si le lourd poids du remboursement de 900 millions de DA par an constituant la dette relative à l'affrètement de trois car-ferries venus renforcer les trois navires en propriété de l'entreprise était prévu dans le business plan, d'autres facteurs sont intervenus pour compliquer la situation. L'application de la mesure administrative concernant la suppression de l'importation des véhicules âgés de plus de trois ans, activité qui représentait pas moins de 20% du chiffre d'affaires, a bouleversé les prévisions de l'Enmtv. Ajoutons à cela, les fluctuations du change, le prix du fioul acheté par la compagnie au prix international, qui a «quadruplé en quelques années» (140 milliards de centimes en frais de soute en 2006), la délivrance des visas Schengen qui se fait au compte-gouttes «350 à 400 000 par an», selon l'orateur. Toutes ses difficultés imprévisibles ont mis l'entreprise dans une position délicate. Malgré ce constat en apparence très défavorable et le chiffre d'affaires négatif (-337 millions de DA) pour l'année 2006, M. Halkoum garde le moral et déclare que l'entreprise est «en bonne condition». Pour faire face aux difficultés rencontrées, l'Entmv a dû s'inspirer des compagnies de transport aérien en proposant des tarifs promotionnels en basse saison. Une initiative qui a sauvé la mise, en attirant une nouvelle clientèle composée de nationaux émigrés à faibles revenus. «On a été surpris par les coefficients de remplissage ayant connu une augmentation de 11% pour les personnes et 14% pour les voitures. Avec cette optimisation de chargement des navires et la réduction du nombre de ronde, nous avons réussi à retrouver un certain équilibre.» Notons que pour la saison estivale 2007, l'entreprise prévoit une augmentation de 25% de passagers et 29% de véhicules par rapport à la saison 2006. S. A.