Rencontre n Les professionnels maghrébins du livre estiment que des efforts restent à faire en la matière. La problématique du livre au Maghreb, notamment la relation entre l'auteur et l'éditeur, ainsi que les difficultés de distribution ont été, hier, au centre d'une rencontre organisée dans le cadre du 4e Salon maghrébin du livre qui se tient à Alger du 13 au 18 juin 2007. «L'édition au Maghreb connaît une nette amélioration depuis quelques années», a indiqué Ahmed Ould Abdelkader, poète et romancier mauritanien, qui a relevé qu'«il y a aussi beaucoup de progrès dans le domaine de la distribution du livre». L'intervenant a aussi abordé le problème de la lecture «qui connaît une baisse», particulièrement celle des ouvrages littéraires, tout en rappelant «l'apport culturel et civilisationnel du livre». «La baisse de vente de livres littéraires n'est pas spécifique au Maghreb. C'est un phénomène qui touche aussi les pays européens», a estimé l'homme de lettres mauritanien. De son côté, le Dr Saïd Yaktine, universitaire marocain, a mis en exergue l'importance du livre dans la société déplorant cependant qu'«il n'y ait pas toujours de relations harmonieuses entre l'auteur et l'éditeur». «Il faut créer de nouvelles traditions pour rapprocher l'auteur et l'éditeur car le livre ne doit plus être considéré comme simplement un produit commercial mais avant tout et surtout comme un produit culturel», a-t-il dit. L'universitaire marocain, qui a abordé le problème de la distribution notamment dans «les zones éloignées», a expliqué que le livre numérique, qui a fait son entrée ces dernières années, «ne doit pas être perçu de la même manière que le livre traditionnel». Le Dr Salah Eddine Boudjah, écrivain, romancier et président de l'Union des écrivains tunisiens, a également mis en évidence l'avancée qu'a connue l'édition au Maghreb tout en souhaitant qu'il y ait «un plus grand apport de la part de tous, auteur, éditeur, distributeur, association et administration, et ce, au profit du lecteur». Il a cependant relevé que le nombre d'ouvrages publiés est restreint «l'éditeur ne voulant pas prendre de risque financier», et que «la distribution soit assez limitée vu le coût du transport». «La presse a un grand rôle à jouer dans la diffusion du livre», a, par ailleurs, affirmé le président de l'Union des écrivains tunisiens pour qui «il y a un travail en profondeur à faire pour que le livre prenne la place qui doit être la sienne dans la société».