Gain n A la fin de cette année, l'Algérie collectera un milliard de dollars de taxes sur les superprofits réalisés par les sociétés pétrolières étrangères activant en Algérie. Cette déclaration a été faite par le ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil lors de son passage au forum de jeudi de la Chaîne II. «D'ici à la fin de l'année, nous allons collecter un milliard de dollars équivalant à la taxe sur les profits exceptionnels, une somme qui va s'ajouter aux recettes pétrolières», a précisé le ministre. Cette taxe sur les superprofits, faut-il le rappeler, a été instituée en août 2006, cependant sa mise en vigueur n'a commencé qu'en mars 2007. Chakib Khelil a souligné que «la collecte se faisait normalement, et même les sociétés privées algériennes payent cette taxe». Et malgré la réticence des sociétés étrangères concernées «elles payeront quand même», assure le ministre. Celui-ci s'est en outre longuement exprimé sur la situation de la première entreprise nationale et «africaine». L'entreprise nationale Sonatrach voit grand selon lui. Outre la performance réalisée à l'intérieur du pays, Sonatrach ambitionne «d'atteindre un chiffre d'affaires estimé à 30% de ses activités sur le plan international d'ici à 2015», et ce, dans le cadre d'un programme d'activités «offshore» adopté par l'entreprise. Pour atteindre un tel «objectif», le ministre a rappelé que l'entreprise nationale est présente dans plusieurs pays et régions du monde. Il citera une panoplie d'exemples. Ainsi, plusieurs projets ont été réalisés en 2006 indiquera-t-il. «En Egypte en partenariat avec la société norvégienne Statoil, au Mali, avec l'italienne Eni et en Libye». Des négociations sont, par ailleurs, en cours pour deux contrats d'exploration l'un en Mauritanie et l'autre au Venezuela. Ajoutés à cela «deux permis d'exploitation que l'entreprise a obtenus au Niger et des mémorandums d'entente avec plusieurs firmes multinationales notamment Shell, BHP, British gas et Gazprom». Le ministre précise encore que Sonatrach active aussi en Espagne dans la pétrochimie et dispose d'un accès à un terminal de regazéification en Grande-Bretagne et en France, en plus du stockage de brut en Corée du Sud. Avec des recettes qui sont quasiment les mêmes que celles de l'année dernière à la même période, Chakib Khelil estime que cette année également sera bénéfique rappelant qu'en 2006 Sonatrach a engrangé 54 milliards de dollars. S'agissant des investissements, le ministre indique que la société nationale s'est lancée dans «le plus important programme de développement pétrochimique de son histoire», pour un investissement de 14 milliards de dollars. «Un développement extraordinaire», à lequel s'ajoutent 13 projets qui sont prêts et dont les contrats seront signés dans les prochains mois pour le développement de plusieurs pôles de pétrochimie à l'Est et l'Ouest ainsi que des projets afférents à l'industrie d'aluminium en partenariat avec des sociétés étrangères. Selon le ministre, il y a aussi la réalisation de deux unités d'ammoniac. En somme, 46 milliards de dollars seront injectés à long terme, et ce, sans compter les projets pétrochimiques cités précédemment.