L'Algérie devrait collecter, à la fin 2007, un milliard de dollars de taxes sur les superprofits réalisés par les sociétés pétrolières étrangères activant dans le pays. L'Algérie ne risque rien. Le projet Medgaz avec l'Espagne, qui risque d'être bloqué, ne causerai pas de pertes pour la Sonatrach. C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, invité de la Chaîne II, jeudi dernier. «En cas d'échec du projet, Il n'y aurait pas de pertes pour notre pays», rassure et assure Chakib Khelil. Le perdant, c'est plutôt l'Espagne. Certes, Sonatrach a bien avancé dans la construction de sa partie terrienne. Rien de grave, la partie souterraine n'est pas entamée. Les travaux réalisés serviront à alimenter l'unité de GNL de Beni- Saf, en cours de construction. En attendant, les quantités de gaz prévues pour l'Espagne seront orientées vers l'Italie. Pas de panique pour la Sonatrach. Si le projet Medgaz tombe à l'eau, le gaz algérien ne risque pas de geler. Il y aura toujours preneur. Le marché gazier étranger est en pleine ébullition, surtout avec l'augmentation de la consommation du gaz dans le monde, en particulier en Europe. Pour preuve, le ministre assure que les contrats de vente signés avec des partenaires européens seront honorés. Si d'autres contrats en cours de discussion risquent d'être annulés, le ministre ne souhaite pas en arriver à ce stade avec ses partenaires espagnols. Il sollicitera une nouvelle fois le Conseil du gouvernement espagnol pour trouver un consensus. Optimiste, le ministre estime que l'Espagne ne va pas renoncer définitivement à la réalisation du Medgaz. «Il est plus stratégique et économique pour l'Espagne», rappelle le ministre. Il expliquera, toutefois, que le projet Medgaz est dans l'intérêt de l'Espagne qui n'aura pas à s'approvisionner ailleurs, notamment en Egypte ou en Libye. Le prix du gaz algérien revient moins cher pour l'Espagne. Par ailleurs, le ministre a avancé quelques données chiffrées enregistrées par son secteur. La collecte de la taxe sur les profits exceptionnels, devrait atteindre un milliard de dollars d'ici à la fin de l'année. «Une somme qui va s'ajouter aux recettes pétrolières», a affirmé le ministre. Conformément à la nouvelle loi sur les hydrocarbures amendée par ordonnance, la taxe sur les superprofits est appliquée depuis août 2006. Malgré les réticences des sociétés étrangères concernées, la collecte se fait normalement. A la fin mai, les recettes d'exportation de Sonatrach étaient quasiment les mêmes que celles de l'année dernière à la même période. En 2006, ces recettes ont atteint environ 54 milliards de dollars. Sur le plan exploration, Sonatrach a réalisé, en cinq mois seulement, 12 découvertes contre 18 sur l'ensemble de l'année dernière. L'objectif actuellement pour Sonatrach, insiste M.Khelil, est de réaliser 30% de son chiffre d'affaires dans des activités «à l'international» d'ici à 2015. Plusieurs projets ont été lancés en 2006 en Egypte en partenariat avec Statoil (Norvège), au Mali, avec Eni (Italie) et en Libye avec ses propres moyens. Le secteur minier n'est pas en reste. Ce secteur, selon le ministre, a réalisé, en 2006, de «meilleures performances». Pour la première fois depuis une dizaine d'années, un excédent commercial de 50 millions de dollars est enregistré. «Le cadastre minier de 2000, à ce jour, fait ressortir que 1995 titres miniers sont en vigueur dont 320 de recherche, et que 747 sites miniers ont été attribués dont 370 en exploration, après 21 sessions d'adjudication», rappelle le ministre. Ces attributions ont généré des recettes de près de 3,2 milliards de dinars, un montant «jamais connu en Algérie», se réjouit le ministre.