Actions n Comment considérer l'ampleur du phénomène de la désertification et représente-t-il une véritable menace pour les régions nord du pays ? «L'Algérie mène une lutte sans relâche contre le phénomène de la désertification pour laquelle l'Etat investit annuellement plus de 15 milliards de dinars. C'est une préoccupation majeure de l'heure. Tous les programmes du ministère qui entrent dans le cadre du développement agricole et rural convergent vers cette lutte», a déclaré ce matin, sur les ondes de la Chaîne III, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture. En pratique, et en dehors du Plan national de reboisement qui, selon Chelgoum Abdesslam, est une opération pérenne avec, à terme, une augmentation de 1,2 million d'hectares, «il existe des programmes de reconversion des terres agricoles notamment pour les zones marginales avec l'adaptation des cultures et des programmes de la protection des espaces steppiques (quelque 7 millions d'hectares), avec la valorisation des cultures fourragères depuis l'année 2000». Ces programmes du développement agricole, précise l'intervenant, auront permis de «récupérer plus de trois millions d'hectares sur les 7 millions menacés par le désert», en plus de l'objectif à l'orée de 2009 qui vise la récupération de plusieurs autres millions d'hectares. Les procédés à suivre sont, entre autres, «les plantations pastorales, la domestication des eaux de ruissellement qui favorisent les cultures fourragères et la diversification des cultures adaptées», énumère M Chelgoum qui pense qu'en réunissant ces techniques et procédés «c'est la vie qui renaît dans ces espaces». Le reboisement n'est cependant pas la seule alternative pour lutter contre la désertification. «Planter des arbres ne permet pas de dire qu'on a lutté efficacement contre la désertification. Il faut permettre à la vie économique et sociale de prendre forme, en entamant une action d'envergure», précise le SG du ministère qui, au sujet de l'identification des procédés, affirme que son département «se base sur des études scientifiques dans la conception des moyens de lutte». Mais la lutte contre l'avancée du désert dans les zones steppiques implique, affirme-t-il encore, d'abord les agriculteurs dont les terrains sont fréquemment menacés. A l'adresse de ces derniers, M. Chelgoum, qui ne souffle pas mot sur les indemnisations, dira qu'«un agriculteur qui fait convenablement son travail est en train de lutter contre la désertification. Si un fellah essaye des cultures adaptées, il ne court alors aucun risque.»