L'Algérie est confrontée à une situation inquiétante de dégradation de sols, induite par la déforestation à grande échelle. Pour y faire face, les pouvoirs publics ont mis en place, dès l'année 2000, une politique cohérente visant à rapprocher, les objectifs d'amélioration de la productivité des ressources naturelles avec ceux de leur utilisation durable. Le Programme national de développement agricole (PNDA) a prévu dans ce contexte la concession et l'octroi de subventions importantes ciblées aux seules zones favorables. Ce régime concessionnaire a été étendu à la réalisation d'une partie du plan de reforestation par des plantations fruitières au profit des populations. La nouvelle politique de développement rural a, pour sa part, pris une certaine vigueur. Le programme de projets de proximité de développement rural tend à promouvoir des investissements de développement rural intégré, en faisant appel à l'initiative des citoyens, des élus et des services de l'Etat. L'Algérie dispose également depuis 2003, de son propre plan d'actions national pour la lutte contre la désertification, qui a bénéficié du précieux concours du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), et autres agences d'exécution des Nations unies, au titre de la mise en œuvre de la Convention des Nations unies (UNCCD) et dont la mise en œuvre s'est faite en parfaite cohérence avec les politiques nationales d'aménagement du territoire et des politiques nationales de développement économique et social. Les zones arides représentent aujourd'hui 41% de la surface du globe, dont 20% sont gravement dégradées, et elles concernent une population de 2 milliards de personnes, dont 50% vivent dans un dénuement aggravé et insupportable. La désertification affecte 1/3 de la surface de la planète, soit plus que la surface de la Chine, du Canada et du Brésil réunis et plus de 1 milliard de personnes. Il faut dire, comme l'a souligné le président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika que "la désertification et la pauvreté s'alimentent l'un de l'autre. La pauvreté engendre la dégradation et l'infertilité des terres. La désertification est à son tour un facteur d'aggravation de la pauvreté". La politique de lutte contre la désertification adoptée par le gouvernement et inscrite dans le programme du ministère de l'Agriculture et du Développement rural tend vers cette action. Ainsi et en dehors du plan national de reboisement, qui est confié aux services des forêts, et qui vise notamment à augmenter le couvert forestier de 11 à 13% par la plantation de 1,2 million d'hectares, il y a les autres programmes et mesures inscrits dans le cadre du PNDRA, mises en œuvre depuis 2000 et qui sont toujours d'actualité. Selon M. Abdessalam Chelghoum, SG du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, et concernant les zones agricoles, il s'agit d'un programme de reconversion, notamment pour les zones marginales, à savoir l'adaptation des cultures. Il cite également les programmes qui sont en rapport avec la protection des espaces steppiques. "L'espace menacé est constitué de plus de 7 millions d'hectares. Les actions entreprises portent sur la mise en défense sur des plantations pastorales, et sur la domestication des eaux de ruissellement en vue de favoriser les cultures fourragères", dira-t-il. M. Chelghoum est catégorique pour dire que l'Etat algérien n'a nullement négligé le phénomène de la désertification. "Cette action de lutte contre la désertification est inscrite dans tous les plans qui constituent le PNDRA. Les trois quarts de la superficie de l'Algérie sont pratiquement considérés comme des espaces désertiques, mais la mise en œuvre de ce programme, si on doit prendre uniquement une zone qu'on peut considérer comme étant fragile, et qui est la steppe, sur 7 millions d'hectares menacés, nous avons pu récupérer depuis le lancement du programme de développement et la protection de ces espaces, pratiquement 3 millions d'hectares". L'objectif est de récupérer à l'horizon 2015, près de 8 millions d'hectares, souligne encore M. Chelghoum. La région steppique représente, pour rappel, 32 millions d'hectares. Cela fait dire au SG du ministère de l'Agriculture que le reboisement ne constitue pas un règlement définitif du problème. "La désertification doit être traitée de façon beaucoup plus rationnelle". Il pense qu'au-delà de planter, il faut permettre à la vie économique et sociale de prendre forme, "c'est la meilleure formule et le meilleur moyen de lutter contre la désertification". Il mettra en exergue les efforts déployés par l'Etat dans ce domaine. "L'Etat a consenti des moyens financiers importants pour endiguer le phénomène de la désertification et donner à ces espaces une vie économique et sociale. Pour le plan national de reboisement et tous les autres programmes du secteur des forêts, il y a une enveloppe financière de 8 milliards de dinars par an. Pour la lutte contre la désertification dans les zones steppiques, pratiquement 7 milliards de dinars, ont été alloués", conclura-t-il.