Opposition n Le législateur, selon certaines associations féminines, a maintenu l'aspect discriminatoire du code de la famille, en opérant quelques changements minimes sur la forme et dans certains aspects. A la lecture de l'exposé des motifs de l'avant-projet de loi modifiant le code de la famille, l'association «Bnet Fatma n'Soumer», par la voie de sa présidente Ourida Chawaki, a dit : «espérer voir enfin souffler ce vent de justice qui ferait des hommes et des femmes de notre pays des êtres égaux en droits et en devoirs comme le stipule la constitution.» L'espérance était grande, poursuit-elle, «quand l'argumentaire a été développé de la nécessité de cette révision, de voir mettre en adéquation ce code avec des conventions internationales ratifiées par l'Algérie, notamment la convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes». Mais le débat ayant suivi l'annonce des amendements a été, selon elle, révélateur à plus d'un titre au regard «des lectures dogmatiques et figées qui dominent et, surtout, des utilisations politiques graves qui en sont faites afin de bloquer toute émancipation des femmes et de la société». C'est pourquoi l'association «Bnet Fatma n'Soumer» comme d'autres d'ailleurs à l'image de l'Association algérienne pour le planing familial (Aapf) et Réseau Wassila qui plaident pour la suppression de ce code estimant que celui-ci doit échapper à toute surenchère et rester dans le cadre des lois civiles, à l'instar de toute la législation de notre pays qui permet, aujourd'hui, de gérer l'Etat, les institutions, le commerce… Convaincue de l'esprit discriminatoire dominant qui caractérise ce code de la famille, dans lequel s'insèrent les articles modifiés, Mme Chawaki a tenté de nous faire une lecture des dites modifications les plus significatives. «Dans ce nouveau code, on parle de modification allant dans le sens de l'égalité entre les deux époux, alors que le divorce peut-être prononcé selon la seule volonté du mari, répudiation en fait». Cette loi «abusive» octroie, selon elle, à l'épouse le droit de demander au juge de prononcer son divorce, sur la base de certaines causes. «En fait, elle ne divorce pas, elle demande au juge d'ordonner son divorce. Nuance. Ces raisons sont difficiles à prouver, sinon délicates sauf peut-être quand on évoque le désaccord continu entre les époux», explique-t-elle. L'article 54 relatif au Khôl'a, autrement dit, (le divorce contre payement) constitue, selon notre interlocutrice, l'autre discrimination flagrante de ce code. «Quant on légifère pour autoriser le rachat de la liberté moyennant finance, il ne faut pas parler de souci d'égalité. Jadis, les esclaves rachetaient ainsi leur liberté», affirme-t-elle outrée. L'article 36 évoque les obligations des deux époux de cohabiter en harmonie et respect dans la mansuétude. A ce titre, Mme chawaki s'interroge sur le devenir de ces valeurs en cas de polygamie qui est réitéré dans ce nouveau code au travers «d'interdits temporaires».