Adrar l Le mercure dépasse déjà allègrement les 42° à l'ombre. L'été semble déjà bien installé à Adrar où un soleil de plomb «écrase de ses rayons acérés cette ville», située à 1 400 km au sud-ouest d'Alger. Habitués à ce genre de canicule estivale, les habitants du Touat usent de nombreux subterfuges pour supporter le dard de la chaleur. La plus efficace des parades est, bien entendu, le climatiseur, mais en raison de la facture d'électricité particulièrement salée en été, ce dernier n'est allumé qu'aux heures les plus chaudes de la journée. Certains habitants ont la chance d'avoir une galerie de foggaras qui passe par leur habitation. Cela leur permet d'aménager des caves dans lesquelles ils se réfugient durant la journée. D'autres se rendent dans les jardins de la palmeraie où il fait moins chaud pour une sieste à l'ombre des arbustes. Ceux dont le ksar dispose d'une grotte creusée à même la montagne, comme c'est le cas de Ksar Ighzer à quelques kilomètres au nord de Timimoun, s'y rassemblent, munis de récipients d'eau fraîche à l'abri de la chaleur étouffante pour des siestes réparatrices. Dans tous les ksour, durant les heures les plus chaudes de la journée, les rues se vident et la circulation se fait de plus en plus rare et ce n'est qu'à la fin de la journée que l'animation reprend ses droits. Certaines rues commerçantes connaissent une affluence remarquable de passants qui vont à l'assaut des boutiques du centre-ville ou celles qui bordent la grande place des Martyrs envahie par les jeunes et moins jeunes venus siroter un thé à la menthe accompagné de cacahuètes grillées. Etendus sur une couverture fournie par le marchand ambulant de thé, écoutant de la musique, jouant aux cartes, ou simplement passant leur temps à palabrer, les habitants du Touat attendent la tombée de la nuit pour retrouver leurs maisons avec un semblant de fraîcheur qui se dissipera aux premières lueurs du jour.