Un texte visant à réprimer l'esclavage en Mauritanie, où des cas subsistent localement malgré l'abolition officielle de cette pratique en 1981, était hier lundi en discussions à Nouakchott avant d'être soumis à l'Assemblée nationale. Plusieurs organisations comme SOS-Esclaves et l'Association mauritanienne des droits de l'Homme (Amdh) participent à un atelier d'une journée sur un avant-projet de texte sur l'esclavage qui sera soumis prochainement à l'Assemblée. Dans la présentation de ce texte, le Premier ministre mauritanien estime que les textes sur l'esclavage, adoptés notamment en 1981, «n'avaient pas prévu de qualification explicite du phénomène, ni son incrimination et sa répression». Selon lui, la Mauritanie «aborde un tournant décisif par lequel elle vise l'élimination de toutes les tares héritées du passé». Le texte propose des peines pouvant atteindre 10 ans de prison ferme et interdit de «proférer en public des propos injurieux envers une personne prétendue esclave». Le président mauritanien, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, élu en mars, avait fixé un délai de six mois pour éliminer l'esclavage de façon «définitive» et pour résoudre les autres questions de droits de l'Homme comme le rapatriement des réfugiés négro-mauritaniens au Sénégal et au Mali.