Vulnérabilité n Déjà affaibli par les guerres ethniques et les souffrances dues à l'instabilité économique, le continent noir devra composer avec la menace environnementale dans les prochaines décennies. L'Afrique, un continent souffrant du manque de ressources hydriques est dans la zone du danger. A titre illustratif, la superficie du lac du Tchad a été réduite de plus de 90% (de 23 000 km2 à 1 700 km2 actuellement). Pendant les années 1970, la sécheresse soudano- sahélienne a contraint un nombre important d'habitants à l'immigration vers des régions plus clémentes. Ceci a engendré des situations plus que préoccupantes pour les pays du nord lesquels feront face à des problèmes épineux, notamment ceux afférents à l'eau et la prise en charge des ces flux. Selon le dernier rapport du «Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat» Giec sur le bilan 2007 des changements climatiques sous le titre «Impacts, adaptation et vulnérabilité» l'Afrique, citant des projections, connaîtra «une augmentation du stress hydrique liée aux changements climatiques à l'échéance 2020». Cette crise touchera entre 75 et 250 millions de personnes. Le document révèle que «si ce changement est couplé à une demande d'eau accrue, il affectera négativement les moyens d'existence et aggravera les problèmes liés à l'eau». Sur un autre créneau, le Giec souligne, aussi, que la production agricole, y compris l'accès à la nourriture, dans de nombreux pays et régions africaines est sévèrement compromise par ces changements. «On s'attend à des réductions des surfaces propres à l'agriculture, de la longueur des périodes de végétation et du potentiel de production, particulièrement en marge des zones semi-arides et arides «avertissent encore les rédacteurs du document. Ce qui «aurait un effet négatif supplémentaire sur la sécurité alimentaire et aggraverait la malnutrition dans le continent». pour le rendement du secteur agricole dans certains pays, les rendements des productions non irriguées pourraient être réduits de plus de 50% en 2020. La décroissance des ressources halieutiques affectera la production locale de nourriture dans les grands lacs à cause de l'élévation des températures de l'eau, qui peut être exacerbée par la sur-pêche. Vers la fin du XXIe siècle, la hausse projetée du niveau de la mer touchera d'importantes régions côtières à faible altitude et très peuplées, selon le même rapport, qui ajoute que le coût de l'adaptation pourrait être d'au moins 5 à 10% du PIB. Selon les projections, les mangroves et les récifs coralliens subiront davantage de dégradations, avec des conséquences supplémentaires sur la pêche et le tourisme. Enfin, des études confirment que «l'Afrique est un des continents les plus vulnérables à la variabilité et aux changements climatiques à cause de multiples pressions et de la faible capacité d'adaptation». Voir également demain notre dossier : «Réchauffement climatique : Les pays riches , les grands bénéficiaires»