Œuvre n Un dictionnaire, paru aux éditions du Seuil, raconte «l'aventure étonnante de plusieurs centaines de mots du français qui sont d'origine arabe». L'auteur y relève qu'il y a «deux fois plus de mots français d'origine arabe que d'origine gauloise». Un dictionnaire vient de paraître en France pour réhabiliter plusieurs centaines de mots français d'origine arabe, dont «arobase», le fameux signe mondial ("@") utilisé dans les courriers Internet. «Mon intention était de rendre à Cesar ce qui appartient à Cesar»,a déclaré hier à la radio RFI l'auteur de ce dictionnaire, Salah Guemriche, qui a déploré le fait que les étymologistes français, particulièrement de l'époque coloniale, avaient «tout fait pour cacher l'origine arabe» de quelque 300 mots aujourd'hui «intégrés dans la langue officielle français». Le dictionnaire, paru aux éditions du Seuil, raconte «l'aventure étonnante de plusieurs centaines de mots du français qui sont d'origine arabe». L'auteur y relève qu'il y a «deux fois plus de mots français d'origine arabe que d'origine gauloise». La plupart de ces mots sont arrivés à partir du Xe siècle en passant souvent par l'Espagne de l'époque andalouse. Le mot arobase vient ainsi du mot arabe «rbaa» (le quart) désignant une unité de mesure. Son symbole, incontournable pour transmette un e-mail, daterait déjà de plusieurs siècles pour désigner «chez» du latin «ad» ou anglais «at». Alcazar, par exemple, vient de «al qasr»(le château, le palais). D'autres mots sont passés par l'Italie, très tôt en relations commerciales avec le monde arabe, comme «baldaquin», qui signifie "»Baghdad». Il y a en tout 400 mots, dont nombre ont transité par le turc et le persan. Parmi les mots arabes, on retient par exemple alambic et alcool (el-kohol), bakchich (pourboire), baraka (bénédiction) ou encore abricot, amiral (émir des mers), artichaut, arsenal, amalgame, alcôve, mais aussi algèbre et algorithme (El- Khawarismi). L'étymologiste auteur de dictionnaire a évité les mots dits «arabistes», ceux utilisés dans le langage courant (argot) mais non encore officiellement intégrés dans la langue française pour mieux protéger, dit-il, la valeur patrimoniale de l'apport de la langue arabe.